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mardi 27 février 2018

CÉRÉMONIE À GOLFE-JUAN : LA GRATITUDE DE LA FAMILLE FEIBUSCH

Ceux et celles d'entre vous qui suivent ce blog, et nos actions, se souviennent encore de notre dernière cérémonie, qui a eu lieu à Golfe-Juan le 6 octobre dernier. Vous en trouverez le lien un peu plus loin. 



Grâce à ce blog, précisément, et au petit miracle de la Toile, Sammy Feibusch, le fils d'un des six déportés dont le nom figure sur cette plaque – Arnold Feibusch, alias Jean Feuillet –, a pu nous contacter. 

Sammy effectuait des recherches pour sa propre fille, qui devait partir en Pologne avec sa classe, et il se demandait s'il y avait, par hasard, quelque part, de nouvelles informations concernant son père, revenu d'Auschwitz et de Bergen-Belsen, et décédé en 1982. 

jeudi 15 février 2018

CLAUDE LANZMANN, LE GARDIEN FAROUCHE DE LA MÉMOIRE






Image empruntée ici

Arte rend hommage au travail 
de Claude Lanzmann
Vous avez pu voir sur Arte cinq films qui sont dans la continuité du monumental travail de Claude Lanzmann, Shoah (1985). Ainsi, en janvier dernier, la chaîne diffusait quatre films en deux soirées faisant partie d’un corpus intitulé Les Quatre sœurs. Il s’agit du longs témoignages recueillis lors du tournage de Shoah. La première soirée s’est terminée par la diffusion d’un film sorti en 2013, Le Dernier des Injustes, titre mystérieux qui s’inspire du titre du roman d’André Schwarz-Bart, Le dernier des justes, prix Goncourt 1959. Il s'agit d'un entretien avec le rabbin Murmelstein, le dernier président du conseil juif du ghetto de Theresienstadt, le seul « doyen » des Juifs à ne pas avoir été assassiné. 
Claude Lanzmann, rugueux et déterminé



Image empruntée ici
Claude Lanzmann est un monument. Je veux dire par là qu’il est monumental autant par sa présence que par l’ampleur de son travail. Au fil des années, il s’est statufié, son visage, au relief tourmenté semble fait de granit. Il aurait été un modèle parfait pour Rodin. Il promène une silhouette massive qui résiste aux attaques du temps. Son écorce rugueuse et sa voix grave incarnent le refus de l’oubli. Il inspire du respect et souvent de la crainte tant il peut être péremptoire, excessif, irascible et même parfois injuste dans ses affirmations. Il a la dureté du roc, la solidité d’un arbre fermement ancré dans ses convictions. « Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là », pourrait-il dire à l’instar de Victor Hugo.
Il est né à Paris en 1925. C’est un baroudeur – résistant à 18 ans, directeur de la revue Les Temps modernes. Cinéaste mondialement connu pour Shoah (1985), il a inventé un genre et a bousculé l’approche documentariste. Il scrute les visages, il révèle les non-dits, il fait surgir l’émotion, il traque l’hypocrisie, il rend visible l’invisible. D’autres films ont suivi : Pourquoi Israël (1973), Tsahal (1994), Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures (2001), Le Rapport Karski (2010), Le Dernier des injustes (2013). En 2009, il a publié le livre de sa vie, Le Lièvre de Patagonie, un livre où on le suit à la trace au gré des rencontres qui l’ont formé, notamment sa rencontre avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. C’est le livre d’une vie, le livre de plusieurs vies tant le bourlingueur a roulé sa bosse.