Ceci est notre logo

Ceci est notre logo

mardi 20 décembre 2016

LIVRES À OFFRIR POUR HANOUCCA








Berlin, années 30 
Hanouka, Juedischen Museum Im Stadtmuseum, 
Berlin. Yad Vashem Archives 5409/1587 (source Jewpop, ICI)

La saison des cadeaux arrive ! 

Pour vous aider à choisir quelques livres pour vos jeunes enfants, petits-enfants, ados, et pourquoi pas, pour vous-même, voici la sélection que nous avons détaillée sur RCN cette semaine. Il n'y a aucune logique à l'ordre non-chronologique qui suit, alors suivez le fil de cette fantaisie littéraire !

mardi 13 décembre 2016

LA COMPLAINTE DU PARTISAN: ANNA MARLY, LEONARD COHEN ET LES AUTRES…

Anna Marly (1917-2006)


Image empruntée ici


Anna Marly, de son vrai nom, Anna Betoulinsky, est née le 30 octobre 1917 à Saint- Pétersbourg. Son père est fusillé lors de la Révolution russe. Sa mère quitte la Russie pour la France en 1920. Très tôt la jeune fille se passionne pour la musique et pour la danse. Elle change nom pour danser dans les Ballets russes et finalement, elle se consacre à la chanson. En 1941, elle s’engage comme cantinière au quartier général des Forces françaises libres à Londres. C’est là qu’elle compose sa chanson la plus célèbre, Le Chant des partisans.


Image empruntée ici

En 1943, Le Chant des partisans est choisi comme indicatif musical de l’émission Honneur et patrie animée par André Gillois, sifflé par Claude Dauphin, André Gillois et Maurice Druon. L’air est sifflé pour qu’il soit perceptible malgré les brouillages des Allemands. Le 30 mai 1943, Joseph Kessel et Maurice Druon en écrivent les paroles françaises.


Image empruntée ici

Cette même année, elle compose la musique de La Complainte du partisan dont le texte est écrit par Emmanuel d’Astier de la Vigerie.

dimanche 4 décembre 2016

LUTTER CONTRE LES THÉORIES DU COMPLOT



"Moins on a de connaissances, 
plus on a de convictions." 
Boris Cyrulnik


Image empruntée ici

Certitudes, doute et vérité, quelques éléments de réponse apportés par la philosophie



Le penseur de Rodin
Image empruntée ici

"Avoir des certitudes c'est tenir pour vrai quelque chose sans remettre en question ce que l'on affirme parce qu'on y adhère entièrement, pleinement.
Quand on dit «j'en ai la certitude» on veut bien dire qu'on n'en doute pas, on tient pour assuré ce que l'on dit ou ce que l'on sait.

La certitude renvoie au domaine de la vérité, des connaissances assurées, c'est-à-dire fondées et prouvées. Quand on parle de la «certitude d'un fait» on parle d'un fait avéré, validé par l'expérience, un fait que l'on ne pourrait nier. Chercher la certitude peut renvoyer à une exigence rationnelle, celle de tout esprit qui a soif de connaissances véritables et solides, rejetant toute opinion empruntée et mal fondée, toute connaissance reçue naïvement sans qu'on ait pris la peine ou qu'on ait fait l'effort de la remettre en question.

dimanche 27 novembre 2016

DÉMONTER LES MÉCANISMES DE LA THÉORIE DU COMPLOT


Attention, théorie du complot sur la chaussée
Image empruntée ici


Il suffit de se promener sur la Toile pour constater à quel point les théories du complot envahissent notre espace quotidien. Depuis l’avènement d’Internet, les rumeurs et autres élucubrations maléfiques se répandent dans une sous-culture à laquelle adhèrent des esprits victimes de ce que Boris Cyrulnik appelle « la pensée paresseuse ». Le doute s’immisce à propos de tout, ce qui semble évident est remis en question. Plus c’est transparent, plus c’est douteux.  Il n’y a pas de fumée sans feu. On ne nous dit pas tout…

Comment définir la théorie du complot ?

Une théorie du complot est le récit d’un événement dont on pense qu’il est le fruit d’une conspiration. Cela consiste à interpréter cet événement à la lumière d’un plan concerté et instruit par un groupe, une société secrète ou un gouvernement dans le but de nuire et de contrôler la société.



Image empruntée ici

Le philosophe, politologue et historien des idées, Pierre-André Taguieff, propose la définition suivante :

lundi 21 novembre 2016

PASSERELLES: ÉCOUTER, CONSEILLER, GUIDER, SOUTENIR…



Photo © JL +L

Mardi 15 novembre 2015, j’ai eu le plaisir recevoir Jacqueline Parienté, correspondante régionale de Passerelles,  à l’antenne de RCN dans le cadre de l’émission de l’AMEJDAM, Au nom des enfants.
Jacqueline Parienté effectue un travail  essentiel au Centre Elie Wiesel de Nice. Souriante et dynamique, elle conseille, elle cherche des solutions aux problèmes que rencontrent ses interlocuteurs, elle est présente et chaleureuse. Sa formation de psychologue donne à son action une efficacité remarquable.

Laissons-lui la parole...


Le bassin aux nymphéas, harmonie verte, 
Claude Monet, 1899.
image empruntée ici



À l’écoute…



"Passerelles est le service d’écoute, d’aide et d’orientation pour les victimes de la Shoah et leurs enfants. Le Fonds Social Juif Unifié a été créé en 1950. Au lendemain de la guerre, il s’est occupé de venir en aide, d’accompagner tous les survivants de la Seconde Guerre mondiale, anciens enfants cachés, personnes déportées et leur famille.  Le FSJU est intervenu pour subvenir à des besoins matériels immédiats, essentiellement d’ordre financier. Immédiatement, on s’est aperçu que les personnes qui revenaient des camps ainsi que les anciens enfants cachés qui essayaient de reprendre une vie à peu près normale,  avaient des besoins d’écoute auxquels le Fonds Social ne pouvait pas répondre. Ces personnes éprouvaient beaucoup de difficulté à s’exprimer et lorsqu’elles tentaient de le faire, elles n’étaient pas entendues.

La Commission Mattéoli


Au fil des années, certains dispositifs ont été mis en place par le gouvernement français, notamment à la fin des années 90. En 1997, la Commission Mattéoli a enquêté sur les spoliations dont les Juifs ont été victimes durant l’Occupation. Cette commission a mis en évidence l’importance de ces spoliations. C’est en 2000 que la Commission d’indemnisation pour les victimes des spoliations a été créée en France. Elle indemnise toute personne qui fait une demande concernant des biens mobiliers ou immobiliers ou des biens bancaires restés en déshérence.

Pour en savoir davantage, cliquez ici


La Fondation pour la Mémoire de la Shoah




Dans ces mêmes années 2000, a été crée la Fondation pour le Mémoire de la Shoah, un partenaire essentiel du Fonds Social Juif Unifié, notamment du service Passerelles. Nous avons des liens réguliers, et chaque année, nous effectuons un bilan qui permet à Passerelles de recevoir des subventions du Mémorial. Une grande partie de mon salaire est assumée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Cette fondation est constituée de multiples départements qui ont pour but de transmettre l’histoire de la Shoah au plus grand nombre. Le département pédagogique propose des stages aux enseignants et s’adresse également au public scolaire.
La Fondation pour la Mémoire de la Shoah joue un rôle éminemment social et met à disposition un certain nombre de financements pour des maisons de retraite, pour des soins et des accompagnements divers.

Pour en savoir davantage, cliquez ici


Passerelles



C’est en 2002 que le service Passerelles a été créé, afin de proposer une écoute plus spécifique auprès des survivants de la Shoah. Il y a d’abord eu une plateforme à Paris. Ensuite, ce service a été implanté dans chaque délégation du Fonds Social Juif Unifié, à Paris, bien sûr,  à Toulouse, à Lyon, à Marseille, à Strasbourg et à Nice. Au départ, tous les appels ont été réceptionnés à Paris grâce à un numéro vert gratuit, le 0800 39 45 00. Ces appels étaient reçus par des écoutants qui, tous, avaient un lien avec la Shoah – anciens enfants cachés, anciens déportés… Au fur et à mesure, les appels étaient dispatchés en direction des correspondants régionaux dans les différentes régions concernées.  Certaines régions n’ont pas de délégation du FSJU et une collègue de Passerelles à Paris en a la charge.

Passerelles,  un lieu d’écoute et d’orientation accessible gratuitement au 0800 39 45 00 et sur passerelles@fsju.org

Pour en savoir davantage cliquez ici

Contact Nice Côte d’Azur:
Jacqueline Pariente
04 93 82 47 03
j.pariente@fsju.org


Le travail au quotidien

J’ai plusieurs "casquettes". J’accompagne et je reçois les personnes concernées à la permanence du FSJU. Quand elles ne peuvent pas se déplacer, je fais une visite  à domicile.  Mon secteur comprend les Alpes Maritimes, l’arrière-pays,  la Corse  et une partie du Var. Je les contacte ou elles me contactent par téléphone  et je les accompagne dans leurs dossiers d’indemnisation lorsque cela s’avère nécessaire. Les  anciens enfants cachés grâce à la Claims Conference et à l’État allemand, peuvent toucher une indemnisation mensuelle.  Cela concerne également certaines personnes de Tunisie et du Maroc depuis quelques années. L’allocation d’indemnisation n’est pas la même, la durée non plus. Celle des enfants cachés est une indemnisation à vie et mensuelle. Pour les personnes d’Afrique du Nord, de Tunisie ou du Maroc, à l’exclusion de l’Algérie, c’est une indemnisation forfaitaire. Nous avons également le souci  d’accompagner ce public qui est âgé dans sa majorité et qui peut souffrir de perte d’autonomie. Je travaille beaucoup avec le service social de Nice, le CASIN qui lui-même travaille en coordination avec les services sociaux de la ville pour aider ces personnes au maintien à domicile ou à les accompagner dans des maisons de retraite. Je m’occupe aussi de l’accompagnement en fin de vie afin d’assurer à ces personnes une vie décente. Il faut veiller à ce que les factures du quotidien (loyer, EDF, assurance, mutuelle) soient réglées. Nous les  aidons aussi à bénéficier de portage de repas par la ville de Nice.  Et nous faisons en sorte qu’elles puissent faire face à des frais médicaux prioritaires – appareils auditifs, lunettes, soins dentaires…  Nous assurons ce suivi régulièrement. Ces personnes peuvent bénéficier d’une bonne situation à un moment donné et au décès de leur conjoint, leur condition peut se dégrader très rapidement. Il faut ne pas les perdre de vue  et je les appelle régulièrement. Nous avons d’ailleurs un service dédié au FSJU dont s’occupe Sylvia Bruter. Il s’agit d’un service d’écoute, d’appels téléphoniques auquel participent deux bénévoles et qui, chaque semaine, appellent des personnes isolées afin de s’enquérir de l’évolution de leur situation. Il y a certaines personnes qui n’ont aucun lien avec la communauté, aucun lien avec qui que ce soit dans la cité et je suis en quelque sorte leur seul contact. Je pense à l’une d’entre elles, notamment à Cannes ;  je suis le seul lien que cette personne a avec la vie. Je ne peux pas me rendre à son domicile car elle refuse que je découvre son environnement. Nous nous voyons dans un café, c’est assez exceptionnel  et nous parlons, bien sûr de sa situation, mais  pas seulement – ce monsieur a envie de refaire le monde; il aime beaucoup la musique, le cinéma. L’écoute peut passer par là, bien sûr.

La Claims Conference, voir lien ici
Le CASIN, voir lien ici


Les activités

Nice a été l’une des premières régions à mettre en place des actions. Le lundi est consacré aux ateliers en général. Nous avons un atelier judéo-espagnol pour les personnes issues du bassin méditerranéen, de Grèce, de Turquie qui parlent encore le fameux Ladino.  L’après-midi,  nous avons deux ateliers pour les Ashkénazes  qui parlent, eux, le yiddish à différents niveaux.  Certains le parlent très bien, d’autres  ne connaissent que quelques mots et se souviennent de bribes transmises par leurs parents qui préféraient qu’ils s’expriment en français afin de faciliter leur intégration. Ces cours sont très vivants ; les personnes qui sont là sont certes âgées, mais dynamiques et c’est un peu l’heure de récréation.



On a également mis en place un atelier d’écriture animé par Cathie Fidler depuis 7 ans. C’est un travail remarquable. L’été dernier, j’ai pu assister à un atelier et écouter tous les travaux des « élèves » qui ont progressé de manière impressionnante. Ils y trouvent énormément de plaisir et de réconfort de surcroît.

Le blog de Cathie Fidler, voir lien ici

Chaque mois, le lundi après-midi, en alternance avec les ateliers yiddish, nous recevons un invité. La dernière invitée a été Susie Morgenstern qui est venue présenter deux de ses derniers ouvrages. Prochainement, nous aurons un invité qui nous parlera du peintre Turner. L’année dernière Serge et Béate Klarsfeld sont venus à notre siège pour la sortie de leur autobiographie à quatre mains et il y avait plus de 100 à 120 personnes présentes dans nos locaux.


J.M.W. Turner, Alnwick Castle, 1829.
Image empruntée ici


Nous avons fait aussi une action conjointe avec le Mémorial de la Shoah.  Le service de la photothèque, en partenariat avec Passerelles, a recueilli des archives familiales dans différentes régions de France. Chaque famille qui le souhaitait a déposé  des photos, des lettres, des documents précieux témoignant de ce qui s’était passé pendant la Seconde Guerre mondiale. D’autres documents couvrant la période de l’avant-guerre et de l’après-guerre ont également été collectés."

Écouter est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu’un. D’une certaine façon, c’est lui dire : 
« Tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là. Je suis disponible à ta présence. Je me sens touché par ce que tu es, parce que tu dis. »

Jacques Salomé


 Texte et mise en page: Jacques Lefebvre-Linetzky




lundi 14 novembre 2016

HOMMAGE À REBECCA MARASCHEK


REBECCA MARASCHEK
A Yiddishe Mame

 
Photo © Catherine DELBOSC.


Une enfance fracassée par la guerre

Rebecca est née le 29 avril 1936 à Paris dans le 4ème arrondissement. Elle a été confrontée très jeune à la violence, à l’horreur, à la délation qui a provoqué l’internement de toute sa famille, en 1941, dans le camp de Drancy.

Maurice Behar, le père de Rebecca, est né à Constantinople en Turquie, le 3 avril 1906. La Turquie était alors alliée de l’Allemagne nazie* et Alois Brunner, qui dirigeait le camp de Drancy, a été contraint de libérer Maurice, son épouse Charlotte et ses deux enfants.

Cet épisode de sa vie avait tellement marqué Rebecca que son émotion était encore intense quand elle l’évoquait, d’autant plus qu’elle en portait une cicatrice dans sa chair : avant de les libérer, Aloïs Brunner, furieux de voir une famille juive lui échapper, a pris un malin plaisir à enfoncer le bout de son cigare incandescent dans le dos de la gracieuse petite fille,  provoquant une marque indélébile. Elle était très discrète sur ce passé douloureux.

 
Rebecca enfant
Photo ©Véronique Antuofermo
Après cette libération providentielle, la famille a quitté Paris, franchi la ligne de démarcation pour venir se réfugier dans le sud de la France, à Nice alors sous occupation italienne. Maurice Behar, engagé dans la Résistance, a été dénoncé ; il a été arrêté en novembre 1943 à Nice, envoyé à Drancy et déporté par le convoi 73, laissant sa femme et ses deux enfants dans un complet désarroi. 

dimanche 2 octobre 2016

LA VILLA JACOB : HOMMAGE ET RÉPARATION – LA VILLE DE NICE : HONNEUR À SERGE ET BEATE KLARSFLED


Avant le dévoilement...
(Photo ©Cathie Fidler)

Parfois, rien ne se passe pendant des mois qui vaille d'être publié sur ce blog, et d'autres fois les événements se catapultent, au point qu'il s'en passe plusieurs le même jour. 

C'est ce qui s'est produit le 29 septembre* dernier à Nice.
Pour ceux et celles qui n'ont pu y assister, nous allons tenter d'en faire le récit, en y ajoutant quelques précisions qui ne manqueront pas de vous intéresser. 

mardi 5 juillet 2016

BEUIL, UNE COMMUNAUTÉ SOLIDAIRE DANS LA TOURMENTE




Michel Remy, le 27 juin 2016, RCN


Michel Remy, professeur émérite des universités, qui réside à Beuil, nous a fait l’amitié de venir nous parler à l’antenne de RCN de son village et des recherches qu’il a entreprises.

Un lieu chargé d’histoire…


Beuil


« Beuil a gagné son indépendance par toute une série d’alliances et de mariages. C’est Louis XIV qui a mis fin à ce statut dans les années 1600. C'est un village  médiéval, il n’y a pratiquement aucun bâtiment moderne. 


Un village médiéval

C’est un village magnifiquement conservé. Depuis que je m’y suis installé, je me suis intéressé à l’histoire de Beuil. Lors d’une exposition que j’avais organisée très récemment sur la Résistance à Beuil où il y avait un maquis très important, j’ai découvert que Beuil avait joué un rôle déterminant dans le sauvetage de nombreuses familles juives. C’est ce qui m’a donné l’idée de développer cette recherche grâce à des témoignages et des entretiens avec les gens du village qui, encore à l’heure actuelle, se souviennent de cette période.


Plaque


mardi 28 juin 2016

EN SOUVENIR DE ROBERT BROUSSKI : DÉVOILEMENT D'UNE PLAQUE À L’ÉCOLE DU PORT


Ce 27 juin 2016, nous avons enfin pu honorer la mémoire d’un jeune déporté juif des Alpes-Maritimes.

Il a déjà été décrit sur ce blog la longue procédure qui précède cet événement : les recherches dans les archives, les vérifications que cela implique, puis la préparation par des professeurs dévoués des élèves de l’établissement concerné, le concours de son directeur (principal ou proviseur) et, last but not least, l’attente du feu vert des autorités, de leur disponibilité dans un calendrier toujours chargé, pour qu’enfin arrive le jour émouvant de ce dévoilement.

En ce qui concerne l’école du Port, située à Nice, Quai Papacino, ce travail a débuté il y a de nombreuses années, impulsé par des membres de l’AMEJDAM, Sylvie Tafani en premier, puis par Maurice Germain, à présent disparu, et Feodor Merowka, l’époux de notre présidente.

Un seul nom y a été retrouvé, celui de Robert Brousski. Un seul. Il est rassurant de penser que tous les autres enfants juifs scolarisés dans cette école (et il y en avait presque une trentaine au patronyme révélateur) ont évité son sort terrible. Et il est émouvant de constater que c’est pour lui, pour lui seul, que s’est déroulée cette cérémonie, sous le soleil de juin, et apaisant de voir son nom enfin gravé dans la pierre, sur une plaque – son ultime tombeau.

lundi 20 juin 2016

MANFRED BOCKELMANN, DESSINER CONTRE L'OUBLI




MAX BOCKELMANN,UN ARTISTE ENGAGÉ


Image empruntée ici

Manfred Bockelmann est né le 1er juillet 1943 à Klagenfurt en Autriche.

(C’est intéressant de le noter, car Klagenfurt, dans la partie sud de l’Autriche, était la petite ville où les Alliés, et notamment la 8ème Armée britannique, s’étaient installés à la fin la guerre. Ils y questionnaient les déportés libérés des camps, et recueillaient leur témoignage)

C’est un peintre, un photographe et un sculpteur de renommée internationale. Son frère, Udo Jürgens (1934-2014), est un chanteur très populaire qui a remporté le Concours de l’Eurovision en 1966.

Il est né d’une famille plutôt aisée de propriétaires terriens et, pendant la guerre, son père, maire du petit village d’Ottmanach, s’est accommodé au mieux de la situation sans pourtant être un fervent nazi.

Plus tard, à l’adolescence, Manfred Bockelmann cherchera à savoir quel rôle ses parents avaient joué pendant la guerre et il ne sera pas satisfait de leurs réponses évasives.

De 1962 à 1966, il étudie le graphisme et la photographie à Graz, Autriche. En 1966, il décide de s’établir à Munich où il se fait un nom dans le domaine de la photographie et de la publicité.  Dès le début des années 1970, il est reconnu en tant que peintre et photographe. De nombreuses expositions lui sont consacrées ainsi que des ouvrages portant sur son travail. C’est après un voyage en Afrique, au milieu des années 1970, qu’il invente le concept de « peinture du silence » qui sera sa marque de fabrique. Cela consiste en une synthèse entre des paysages peints et des paysages photographiés en de très grands formats proches de l’abstraction. Au fil des années, Bockelmann impose des images d’une beauté épurée. 


Image empruntée ici


dimanche 5 juin 2016

MARCEL NAVARRO, LA PASSION CHEVILLÉE AU CORPS

RUTH NAVARRO TÉMOIGNE À PROPOS DE L’ACTION DE SON PÈRE, MARCEL NAVARRO (1915-1981).


© Jacques Lefebvre-Linetzky


SALONIQUE



Image empruntée ici

Ma famille fait partie de ce qu’on appelle les Juifs de Salonique. Mes ancêtres ont été expulsés au 15e siècle par Isabelle la Catholique et se sont installés à Salonique que l’on appelait, la Jérusalem des Balkans. Mes deux parents y sont nés. Ils ont tous deux quitté Salonique très vite aux alentours des années 1918/1919. Mon père a tout d’abord vécu à Skopje en Yougoslavie – c’est désormais la Macédoine. C’est là qu’il a passé toute sa jeunesse et qu’il a fait ses études. Membre actif des Jeunesses Sionistes, il rêvait de partir pour la Palestine et d’y créer des kibboutz.


PREMIER SÉJOUR EN PALESTINE


Il s’y est donc rendu dans les années trente après quelques péripéties. En effet, comme à l’époque il fallait être marié pour être autorisé à émigrer en Palestine, il a contracté un mariage blanc. Il a crée un kibboutz qui s’appelait Shaar-Haamakim  au nord du pays. Il y est resté environ cinq ans et malheureusement, il a abandonné son rêve à la demande de sa mère qui voulait qu’il rentre en France, à Marseille,  pour mener une vie plus conforme. Aux yeux de sa mère, vivre en Palestine, ce n’était pas le « droit chemin ». Il a travaillé avec des oncles dans le commerce et puis il a rencontré celle qui allait devenir ma mère.

LES ANNÉES DE GUERRE

Mes parents se marient en pleine guerre. Maman disait que les cadeaux qu’on leur avaient fait, c’était essentiellement des boites de sardines. Ils vivaient à Marseille dans un petit appartement. La situation s’est vite aggravée, de nombreux membres de ma famille ont été  dénoncés et déportés. Ils sont partis se cacher dans le Vercors. Personne n’était au courant qu’ils étaient juifs sauf le curé du village et mes parents avaient appris à faire la prière, à se lever quand il fallait à l’église…  Ma sœur est née pendant la guerre dans un petit village du Vercors, à Mens en Vercors. Elle a été appelée Catherine – mes parents se sont dit : « Catherine, suivant à quelle sauce on sera mangé, ça ira… ». Elle a été « faussement » baptisée par le fameux curé du village de Mens.