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mercredi 20 mai 2015

CHARLES GOTTLIEB, LE GUERRIER DE LA MÉMOIRE...

8 mai 1945 – 8 mai 2015



Charles Gottlieb devant "son" block à Auschwitz
© Éric Goldinger
  
70 ans entre ces deux dates : toute une vie, celle de Charles Gottlieb, sa vie après Auschwitz.

-   8 mai 1945, capitulation sans condition de l’Allemagne nazie
-   8 mai 2015, à 20h15, la voix de Charles Gottlieb s’est éteinte.

Cette voix que nous connaissions tous, la voix d’un homme qui s’est donné comme mission essentielle, dans les dernières années de sa vie, de transmettre l’indicible, d’accompagner les élèves à Auschwitz et leur raconter, leur expliquer ce qu’était le camp, la déportation... Plus de 30 fois, il a remis ses pas dans ceux des déportés assassinés, lui, le déporté survivant. 

mercredi 6 mai 2015

COMMÉMORER, C'EST SE REMÉMORER ENSEMBLE…




© Jacques Lefebvre-Linetzky



 La Seconde Guerre mondiale fait l’objet de quatre journées commémoratives en France, depuis 1951.


Le 8 mai, fête nationale en 1951 et jour férié en mars 1953.
La « journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation », le dernier dimanche d’avril, instaurée en avril 1954.
Le 16 juillet (date anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv de 1942), instaurée en février 1993 pour commémorer « les persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité du « gouvernement de l’État français (1940-1944) ».
Le 27 janvier (libération du camp d’Auschwitz), « journée de la mémoire de l’holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité », créée sous l’égide du Conseil de l’Europe en octobre 2002.


Dans notre région, l'AMEJDAM était représentée.


Le 24 avril 2015 :  Commémoration du génocide arménien. 
Cérémonies émouvantes à Cannes et à Nice.

À Cannes :  Cathy et Jean Kleinmann, Clara Majer, Elise et Serge Binsztok et Roger Wolman étaient présents.

À Nice : Madeleine Germain, Michèle Merowka, Suzanne Beer, mais aussi le président de la communauté niçoise, le président du consistoire régional, du CRIF, du FSJU, de la LICRA, etc… ont assisté et participé aux cérémonies.


À Nice, © Michèle Merowka

Le 27 avril 2015 : Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, instaurée par la loi du 14 avril 1954. Le dernier dimanche d'avril a été retenu en raison de sa proximité avec la date anniversaire de la libération de la plupart des camps, et aussi parce que cette date ne se confondait avec aucune autre célébration nationale ou religieuse existante
Denise Holstein, rescapée des camps de la mort, a lu le message officiel lors des cérémonies organisées à Antibes. 
L’AMEJDAM était représentée à Cannes, au Cannet, à Grasse où le maire, Jérôme VIAUD a tenu à associer officiellement l’AMEJDAM par un dépôt de gerbe à ses côtés.


À Grasse, Michèle Merowka et Jérôme Viaud, maire de Grasse
© Féo Merowka

À noter dans vos agendas

Le 21 mai à 15h,  aura lieu le dévoilement d’une plaque au Collège Fersen dédiée à la mémoire de quatre fillettes  arrêtées à Antibes en 1943 et déportées vers les camps de la mort.
Il s’agit de :
Dorine, Eliane et Paulette HIRTZ avaient respectivement 14, 11 et 8 ans. Elles habitaient 22 avenue Thiers ; elles ont été arrêtées avec leurs parents, Frieda et Edmond,  transférées à Drancy et déportées sans retour le 20 novembre 1943, par le convoi 62. 
Hélène STERN, 14 ans, demeurait Villa Marie, Boulevard Chancel. Elle a été arrêtée et déportée avec ses parents Joseph et Margareth, par le convoi 61, parti le 28 octobre de Drancy vers Auschwitz.



Yom Hashoah, le 16 avril 2015


© Jacques Lefebvre-Linetzky

J’étais au cimetière du château le 16 avril dernier à l’occasion de Yom Hashoah. Le ciel était d’un gris de plomb, les visages étaient graves et concentrés. Les officiels se succédèrent à la tribune, trois rescapées étaient présentes au premier rang. Après les allocutions, six bougies furent allumées par les trois rescapées et trois enfants cachés. Je me suis rapproché et tandis que je prenais discrètement quelques clichés, mon regard s’est posé sur une chaîne rouillée que l’on avait détachée afin de permettre l’accès à l’espace dédié à cette cérémonie. Je ne résistai pas à l’envie de photographier cette chaîne dont je percevais d’emblée la symbolique complexe. Elle ne délimitait plus un lieu auquel on ne devait pas avoir accès, on l’avait détournée de sa vocation première. Rouillée, elle signifiait l’érosion inéluctable du temps. Lorsque je vis les trois rescapées tenter d’allumer les bougies, cette chaîne devint alors le symbole de leur asservissement dans les camps de l’horreur. Corps meurtris, torturés ; mémoire à jamais entravée. J’ai subitement pensé à mon ami Herman Idelovici qui me disait : « j’ai quitté les camps, mais les camps de m’ont pas quitté. » Et puis, finalement,  je me suis dit que cette chaîne était le symbole fort de la transmission de la mémoire. Celui ou celle qui se souvient est le maillon d’une chaîne. Tout cela m’est venu pêle-mêle tandis que je participais à cette émouvante cérémonie.

JL + L


© Michèle Merowka