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mercredi 5 décembre 2018

DE LA NÉCESSITÉ DE TRADUIRE EN JUSTICE LES DERNIERS CRIMINELS NAZIS


De sinistres vieillards 


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Ils sont âgés, fragiles, voûtés, amoindris, rapetissés par les ans. Ils arrivent au tribunal en chaise roulante. Ils ont plus de 90 ans. Ils avaient donc à peu près 20 ans au moment où ils ont sévi. On a du mal à les imaginer jeunes, vigoureux, cyniques, aboyeurs, brutaux, sanguinaires et pourtant, ils étaient bien présents et actifs au sein de la machine d’extermination nazie.


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D’aucuns diront qu’ils n’étaient que des sous-fifres, des subalternes, mais sans eux, l’industrie de la mort se serait enrayée. On se demande comment ils ont pu vivre une vie « normale » pendant 70 ans et plus. En fait, on sait comment cela se passe. Il suffit de se réfugier dans le déni, il suffit de se dire que l’on obéissait aux ordres et ainsi on efface toute responsabilité. On n’est qu’un pion, on redevient banal, sans uniforme.
Rares sont ceux qui se sont effondrés lors de leur procès ; la majorité d’entre eux n’a jamais montré le moindre signe de remords. Âgés, rabougris, ils assistent à leur procès sachant qu’ils n’iront vraisemblablement pas en prison ; certains meurent peu de temps après avoir été condamnés.

mercredi 28 novembre 2018

MATTHIAS HAÏM NIYONZIMA, TUTSI ET JUIF



Matthias a été invité mercredi 7 novembre 2018 par l'association Bnai Brith d'Antibes. Sa présidente, Rosine Levy, a accueilli le conférencier. 

Il est présenté par son ami Jacques Wajsbrot qui l’a rencontré dans le désert d’Israël, lors d’une Marche pour l’eau organisée par le KKL. Il n’était alors pas encore converti au judaïsme orthodoxe par le consistoire de Paris (celui de Belgique n’organise pas de conversion). 


Matthias NIYONZIMA 
Crédit photo : ©Jacques Wajsbrot

mercredi 21 novembre 2018

ROBERT BADINTER RACONTE IDISS












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Un homme d'exception

Robert Badinter est né à Paris en 1928. Ses parents venaient du Yiddishland et avaient fui les pogroms qui sévissaient en Bessarabie et en Ukraine, entre autres. Son père, Simon Badinter, a été arrêté à Lyon le 9 février 1943 et a été déporté au camp d'extermination de Sobibor le 25 mars 1943. Il n'en est pas revenu. 
Robert Badinter est un éminent avocat, il a été ministre de la Justice, professeur de droit et président du Conseil constitutionnel. Un parcours impeccable, une stature d’homme d’État, une voix qui compte dans un pays en quête de repères. Rares sont les avocats qui ont réussi à ce point une carrière politique. 
C’est aussi un intellectuel, un écrivain, un homme d'action et de réflexion, en somme. Il est surtout connu pour son combat en faveur de l’abolition de la peine de mort. 


jeudi 1 novembre 2018

RAPPELLE-MOI D'OUBLIER, par Agathe Celeyrette

Cette semaine, Jacques Lefebvre-Linetzky et moi-même avons eu le plaisir d'inviter dans le studio de RCN, lors de notre émission "Au nom des enfants", une jeune auteure dont nous avons beaucoup aimé le premier roman. Il s'agit d'Agathe Celeyrette, et son livre s'intitule Rappelle-moi d'oublier. 



Voici donc quelques pistes pour vous engager à le découvrir à votre tour. 

mardi 9 octobre 2018

POSE À NICE DE LA PREMIÈRE PIERRE DU MUR DES NOMS


Dans l’actualité niçoise immédiate une cérémonie, très importante pour les militants de la mémoire que nous sommes, s'est tenue hier matin à Nice, en présence de M. le maire, Christian Estrosi, et de Son Excellence Madame Aliza Bin-Noun Binnewies, Ambassadeur d'Israël en France et à Monaco. 


Il s'agit de la pose de la première pierre de ce qui sera le Mur des Noms, érigé en la mémoire des 3485 Juifs qui ont été déportés depuis la gare de Nice vers Drancy. 



CHARLES AZNAVOUR, IL ÉTAIT DES NÔTRES...







Hier encore, ma jeunesse passée pleure Aznavour

Chanteur, compositeur, poète, comédien, bête de scène. Il s’est éteint et sa lumière luit en nous tant il nous a accompagné « au creux de notre cœur ». La presse et la télévision, les média, comme on dit, nous ont tout raconté depuis sa mort, la semaine dernière. Il y a eu, bien sûr, le bel hommage du président de la République qui se terminait par ces mots : « En France, les poètes ne meurent jamais ».
Pour chacun et chacune d’entre nous, il représente un pan de notre histoire personnelle, un souvenir, une émotion, un tremblement de l’âme. Sa voix nous habite, une voix puissante venue d’un ailleurs trempé dans la souffrance et l’exaltation, une voix couleur muraille qui nous arrache des larmes.
Il a bien vieilli avec nous, son visage s’est buriné, les rides ont organisé une géographie marquée par un tragique imprégné de gaieté. Télérama lui a consacré un hors-série exemplaire. On le voit à différents stades de sa carrière. Le noir et blanc lui sied bien. On feuillette les pages, on s’attarde, on découvre ou on redécouvre des détails de sa vie et de sa carrière. Les portraits se succèdent et ses yeux semblent nous inviter à ne pas l’oublier. Il y avait dans les yeux d’Aznavour une tendresse infinie, une générosité discrète, une force indomptable, une rage de vivre et de transmettre. Comme il nous manque déjà.

Jacques Lefebvre-Linetzky




L'ami des Juifs et d'Israël

mercredi 12 septembre 2018

ENFIN RENTRÉS !

L'été s'achève, nous sommes rentrés et heureux de vous retrouver sur ce blog, afin de vous souhaiter, tout d'abord, une douce année nouvelle : Shana Tova à vous tous et toutes !

Une année de plus, et de nombreuses bougies à souffler pour un membre d'honneur de notre association : Georges Loinger, l'oncle de notre présidente, Michèle Merowka, qui nous détaille ci-dessous la cérémonie qui a entouré son 108ème anniversaire ! Vous avez bien lu, il a 108 ans !

Georges Loinger est né le 29 août 1910. 

Ce 29 août 2018, sa famille et ses amis étaient réunis autour de lui quand il a soufflé les bougies inscrivant son âge avec par petite flamme dansante.
Parmi les personnalités présentes : 
Aliza Bin Noun, Ambassadeur d’Israël lui a remis le 27 juin un diplôme de reconnaissance pour le sauvetage des enfants juifs pendant la 2ème Guerre mondiale  et  pour l’aide apportée à l’Etat d’Israël avec la création de la compagnie de Navigation ZIM-Shoham qu’il a dirigée jusqu’à sa retraite.

De gauche à droite :
Georges, 
Aliza Bin Noun, ambassadeur d’Israël en France 
& Elie et Etty Buzyn


Elie et Etty Buzyn étaient également présents : Elie, survivant d’Auschwitz, médecin orthopédiste et son épouse, Etty, psychologue clinicienne, psychanalyste française, et auteur de nombreux livres sur la petite enfance et les relations parents-enfants.
Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, Francis Kalifat, président du CRIF, et Jean-François Guthmann, Président de l’OSE évoquèrent la vie et l’engagement de ce Mensch qui fait l’admiration de tous pour ce qu’il fit et ce qu’il est encore. 


De gauche à droite : 
Jean-François Guthmann, président de  l’OSE
Haïm Korsia, Grand-Rabbin de France
Francis Kalifat, Président du Crif France

Georges en compagnie de son fils Daniel,
derrière le gâteau !

mercredi 4 juillet 2018

PRÉ-POSE DE PLAQUE À L'ÉCOLE DES BAUMETTES 2, À NICE.

Une cérémonie inhabituelle s'est déroulée ce 2 juillet à l'École des Baumettes 2 à Nice : une "pré-pose de plaque", officieuse, mais parfaitement organisée par les enfants et les enseignantes de cette école primaire de Nice. 



Un peu d'histoire pour commencer, grâce aux détails fournis par notre amie Danielle Cherqui, qui en fut longtemps la directrice, et qui a  également contribué à la réussite de cet événement : 

Cela fait longtemps que nous voulons honorer la mémoire des six enfants qui y ont été élèves avant leur déportation en 1943. Nous avons épluché les listes de Serge Klarsfeld, comme d'habitude, re-vérifié les registres de l'école, sans (heureusement) y trouver d'autres noms de victimes. 

Cette école est la plus ancienne des deux écoles des Baumettes. Avant la guerre, dans les années 30, ce beau bâtiment était un "asile", où étaient hébergés des malades mentaux, des vieillards ou des nécessiteux. Plus tard, il devint une école de filles, puisque les écoles ne sont devenues mixtes que bien après la guerre. 


Elle accueillait, bien entendu, les enfants du quartier, et ceux des familles réfugiées en centre-ville pendant les années noires dont la langue maternelle n'était pas toujours le français. 

lundi 25 juin 2018

HOMMAGE À JACQUES ROZENSZTROCH




Le billet de cette semaine est consacré à notre ami Jacques Rozensztroch, qui vient de disparaître. Vous pourrez lire ci-dessous la transcription de l'essentiel de ce que nous avons dit lors de notre émission de mardi dernier. Celle-ci a été plus intime que d'autres, en raison des liens qui nous unissent à la famille Rozensztroch, dont nous partageons la tristesse. Jacques Lefebvre-Linetzky, Michèle Merowka et Cathie Fidler étaient ensemble à RCN pour honorer sa mémoire. 


JacquesNous avons appris hier, lundi, le décès de notre ami Jacques Rozensztroch, bien connu des Vençois en particulier pour ses recherches, car celles-ci ont abouti au monument érigé dans la commune en mémoire des Juifs qui y ont été arrêtés, et déportés. 

Cathie : C’est une émotion double qui m’a saisie, car depuis quelques jours nous pensions, comme chaque semaine, au sujet que nous allions aborder dans notre émission. Jacques et Michèle pensaient que je devrais tout de même parler du livre (Daniel au Pays de la déco – éditions  Ovadia) que je viens de publier sur Daniel Rozensztroch, le frère cadet de Jacques. Et moi, j’ai pensé que ce serait bien d’associer les deux frères dans la même émission, et nous avons donc commencé à prendre quelques notes sur l'immense travail de recherches effectué par Jacques Rozensztroch.

mercredi 6 juin 2018

VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, UN PHILOSOPHE ENGAGÉ


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Sa voix, tantôt claire, tantôt altérée, tantôt railleuse, vibre infiniment dans le souvenir de ceux qui l’ont connu et parviendra, peut-être, au cœur des nouveaux venus.  

Françoise Schwab





Il avait un regard de braise et une longue mèche de cheveux blancs ; il aimait la musique et la philosophie ; ses étudiants à la Sorbonne, l’appelaient Janké. Il était clair, concis,  profondément humain. L’écouter, c’était devenir un peu moins bête, un peu plus intelligent. Il s’agit, vous l’avez sûrement deviné, de Vladimir Jankélévitch avec deux accents aigus. Né en 1903, il est mort en 1985.


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Quelques repères biographiques

mercredi 23 mai 2018

JOLI MOIS DE MAI




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Nice en 1968


C’était il y a 50 ans, il y a si longtemps, pas si longtemps que cela, en fait.  C’était presque l’été à Nice. Il y avait des manifs dans les rues et des AG dans les amphithéâtres de la Faculté des Lettres tout nouvellement installée boulevard Carlone. La ville frémissait sous le soleil et recevait les vibrations des « événements » qui se déroulaient dans la capitale. Le pays s’était mis entre parenthèses, l’économie était en apnée et le vieux général semblait avoir perdu la main. On découvrait des mots nouveaux, des slogans fleurissaient dans cette glorieuse « chienlit ». L’essence manquait à Nice, comme ailleurs, et des petits malins se rendaient en Italie pour faire le plein, les poubelles n’étaient plus ramassées et des amas d’ordures s’accumulaient au coin des rues.  La Poste ne fonctionnait plus. Le manque de courrier était très perturbant dans un pays où le téléphone n’était pas installé dans tous les foyers. Même la télévision s’était mise à l’unisson et l'écran noir habillait nos nuits blanches. Bref, ça ne tournait pas rond du tout et quand ça ne tourne pas rond, on appelle ça une révolution… J'oubliais... pendant ce temps-là les Shadoks pompaient...

vendredi 4 mai 2018

CÉRÉMONIES DE LA JOURNÉE DE LA DÉPORTATION : L'AMEJDAM Y ÉTAIT.

L'AMEJDAM était à Cannes, dimanche dernier, pour se souvenir des déportés. 


Quelques photos, confiées par notre trésorier, Serge Binsztok, sur lesquelles il figure en compagnie d'autres membres de l'AMEJDAM, et des officiels. 



 Roger Wolman (à gauche) et Serge Binsztok encadrent 
les jeunes participants à la cérémonie



Photos © Roger Kramer


Notre présidente, Michèle Merowka, 
entre Élise Binsztok et Roger Wolman, 
(AMEJDAM)
confère avec M. David Lisnard, le maire de Cannes. 
Photo © Serge Binsztok



vendredi 13 avril 2018

NICE CÉLÈBRE LES 70 ANS DE LA CRÉATION DE L'ÉTAT D'ISRAËL

L'AMEJDAM Y SERA, bien sûr. Cherchez et trouvez notre stand, pour des échanges intéressants et fructueux avec des membres de notre association !


Rendez-vous, donc, au Palais des Congrès et des Expositions ACROPOLIS, le dimanche 22 avril. 

NOUS PRÉCISONS L'ADRESSE, qui ne figure pas sur cette affiche, pour nos amis et amies non-niçois. En cliquant ci-dessous vous accèderez à Google maps



1, Esplanade John Fitzgerald Kennedy
Nice

À TRÈS BIENTÔT, donc.







jeudi 22 mars 2018

MARGUERITE DURAS, ROBERT ANTELME et EMMANUEL FINKIEL


Un film, un roman – Emmanuel Finkiel adapte 
La douleur, de Marguerite Duras


Au début de cette année, un film superbe a envahi nos écrans, La douleur, d’Emmanuel Finkiel, adapté du roman de Marguerite Duras. Le film est interprété par Mélanie Thierry, Benoît Magimel et Benjamin Biolay. 
Emmanuel Finkiel est un réalisateur très talentueux à la filmographie tendre et âpre. Il a travaillé avec Krysztof Kieslowski pour la série – Trois couleurs, Bleu, Blanc, Rouge – 1993/94. Il s’est fait remarquer par un délicieux court-métrage, Madame Jacques sur la Croisette (1996). Un autre court-métrage, Voyages, l’installe comme un réalisateur à l’écriture très personnelle. Il enchaîne les courts-métrages et puis réalise des longs métrages : Nulle part, terre promise (2009); Je ne suis pas un salaud (2016) et La douleur (2017). 


Marguerite Duras (1914-1996)
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La douleur est une œuvre de jeunesse de Marguerite Duras. En juin 1944, Paris vit encore sous l’Occupation, la jeune romancière raconte dans son journal intime l'attente angoissée du retour de son mari, Robert Antelme. Elle dit également ce qu’elle est prête à faire pour qu’il revienne. Elle est même tentée de séduire un agent français de la Gestapo. Le texte de Duras est un monologue intérieur d'une simplicité tranchante comme la lame d'un couteau.



Emmanuel Finkiel
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mercredi 14 mars 2018

KURT GERRON, UN CINÉASTE À THERESIENSTADT


Dans Le dernier des injustes, Claude Lanzmann utilise des images d’archives, ce qui est plutôt rare car cela ne correspond pas à sa conception du documentaire. En l’occurrence, il s’agit d’extraits tirés d’un film réalisé à Theresienstadt où la vie dans le camp est montrée sous un angle idyllique.
Theresienstadt
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Theresienstadt, c’est Terezin, une petite ville située à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Prague, une petite ville connue pour son camp de concentration. Terezin comporte deux forteresses. La plus grande fut transformée en ghetto et la seconde, plus petite, fut convertie en camp de concentration. Il s’agissait en fait d’un « camp-ghetto ».
Ces lieux d’internement ont fonctionné pendant trois ans et demi, du 24 novembre 1941 au 9 mai 1945.
« C’est le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee, que le double statut de Theresienstadt — camp de transit pour les Juifs du Protectorat de Bohême-Moravie et ghetto pour les Juifs du Reich âgés de plus de 65 ans (Ältersghetto), où ils pourront s’éteindre d’eux-mêmes, et pour les Prominenten (personnalités renommées), —, est officialisé. À partir de 1943, les « cas particuliers » des lois de Nuremberg (mariages mixtes, « demi-Juifs » issus d’un parent non juif, etc.) peuvent y être envoyés. Le camp de Theresienstadt — où la correspondance écrite avec l’extérieur sera encouragée tout en étant rigoureusement surveillée, voire manipulée — est donc conçu par Heydrich pour répondre aux interrogations de l’opinion publique sur le traitement des Juifs dans les camps. »

Source : Wikipedia


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mardi 27 février 2018

CÉRÉMONIE À GOLFE-JUAN : LA GRATITUDE DE LA FAMILLE FEIBUSCH

Ceux et celles d'entre vous qui suivent ce blog, et nos actions, se souviennent encore de notre dernière cérémonie, qui a eu lieu à Golfe-Juan le 6 octobre dernier. Vous en trouverez le lien un peu plus loin. 



Grâce à ce blog, précisément, et au petit miracle de la Toile, Sammy Feibusch, le fils d'un des six déportés dont le nom figure sur cette plaque – Arnold Feibusch, alias Jean Feuillet –, a pu nous contacter. 

Sammy effectuait des recherches pour sa propre fille, qui devait partir en Pologne avec sa classe, et il se demandait s'il y avait, par hasard, quelque part, de nouvelles informations concernant son père, revenu d'Auschwitz et de Bergen-Belsen, et décédé en 1982. 

jeudi 15 février 2018

CLAUDE LANZMANN, LE GARDIEN FAROUCHE DE LA MÉMOIRE






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Arte rend hommage au travail 
de Claude Lanzmann
Vous avez pu voir sur Arte cinq films qui sont dans la continuité du monumental travail de Claude Lanzmann, Shoah (1985). Ainsi, en janvier dernier, la chaîne diffusait quatre films en deux soirées faisant partie d’un corpus intitulé Les Quatre sœurs. Il s’agit du longs témoignages recueillis lors du tournage de Shoah. La première soirée s’est terminée par la diffusion d’un film sorti en 2013, Le Dernier des Injustes, titre mystérieux qui s’inspire du titre du roman d’André Schwarz-Bart, Le dernier des justes, prix Goncourt 1959. Il s'agit d'un entretien avec le rabbin Murmelstein, le dernier président du conseil juif du ghetto de Theresienstadt, le seul « doyen » des Juifs à ne pas avoir été assassiné. 
Claude Lanzmann, rugueux et déterminé



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Claude Lanzmann est un monument. Je veux dire par là qu’il est monumental autant par sa présence que par l’ampleur de son travail. Au fil des années, il s’est statufié, son visage, au relief tourmenté semble fait de granit. Il aurait été un modèle parfait pour Rodin. Il promène une silhouette massive qui résiste aux attaques du temps. Son écorce rugueuse et sa voix grave incarnent le refus de l’oubli. Il inspire du respect et souvent de la crainte tant il peut être péremptoire, excessif, irascible et même parfois injuste dans ses affirmations. Il a la dureté du roc, la solidité d’un arbre fermement ancré dans ses convictions. « Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là », pourrait-il dire à l’instar de Victor Hugo.
Il est né à Paris en 1925. C’est un baroudeur – résistant à 18 ans, directeur de la revue Les Temps modernes. Cinéaste mondialement connu pour Shoah (1985), il a inventé un genre et a bousculé l’approche documentariste. Il scrute les visages, il révèle les non-dits, il fait surgir l’émotion, il traque l’hypocrisie, il rend visible l’invisible. D’autres films ont suivi : Pourquoi Israël (1973), Tsahal (1994), Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures (2001), Le Rapport Karski (2010), Le Dernier des injustes (2013). En 2009, il a publié le livre de sa vie, Le Lièvre de Patagonie, un livre où on le suit à la trace au gré des rencontres qui l’ont formé, notamment sa rencontre avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. C’est le livre d’une vie, le livre de plusieurs vies tant le bourlingueur a roulé sa bosse.