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mardi 12 décembre 2017

L'ORDRE DU JOUR ET LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE

Cette semaine, l’émission de l’AMEJDAM, Au Nom des Enfants, a été consacrée à deux prix littéraires qui sont en quelque sorte des « marqueurs » d’Histoire.


L’ordre du jour, Actes Sud, 2017





Le prix Goncourt a été attribué à Eric Vuillard pour L’ordre du jour, publié chez Actes Sud. C’est un court récit de 165 pages. Ce n’est pas un roman, c’est un récit habillé comme un roman.

Deux moments clefs ponctuent ce récit. Tout d’abord la réunion de 24 patrons allemands le 20 février 1933 où, reçus par Göring et Hitler, ils sont fortement encouragés à financer la campagne du parti nazi aux élections législatives. On connaît la suite, Hitler deviendra Chancelier.

Le texte d’Éric Vuillard décrit la scène en ouverture du récit – les mots sont autant d’instantanés photographiques :

Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée ; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants.

mardi 5 décembre 2017

ALAIN KLEINMANN ET LE LIVRE




© Somogy éditions d'Art


Alain Kleinmann est considéré comme le peintre de la mémoire, comme un passeur d’images. Son œuvre restitue le passé d’un peuple décimé à partir de collages d’images et d’objets.

Il a exposé dans plus de 40 musées dans le monde (Centre Pompidou à Paris, Musée Léonard de Vinci à Milan, Kunsthalle à Berlin, New York Coliseum, Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, Musée National des Beaux-Arts à La Havane, Magnes Museum à Berkeley, Musée Tretiakov d’Art Contemporain à Moscou, Tokyo Bunkamara, Musée de l’Académie des Beaux-Arts de Chine à Pékin, …).
Une trentaine de livres et de monographies a été publiée sur son travail.

Il vient d’être nommé Chevalier de la Légion d’honneur pour l’ensemble de son œuvre.

Alain Kleinmann nous a accordé un entretien exclusif qui a été diffusé dans le cadre de notre émission, Au Nom des Enfants, sur RCN 89.3 FM. En voici de larges extraits:




© Alain Kleinmann, DR. 

La place du livre

Avant de m’intéresser aux objets, dont les livres, je trouvais que la dimension la plus touchante de ce qui est représentable, c’est évidemment l’être humain, son regard, son attitude. Bien que les matériaux soient abstraits, ma peinture peut être qualifiée de figurative et je me suis aperçu qu’un certain nombre d’objets, assez rares, à vrai dire, portent aussi une sorte de charge émotionnelle, de vie propre. Il en va ainsi des livres… il y a l’histoire qui est racontée de l’intérieur, il y a l’histoire de celui qui l’a écrit, de celui qui le lit et enfin, l’objet en tant que tel. Il se dégage une sorte d’émotion très puissante au même titre que celle générée par un regard humain. Il y a aussi d’autres objets, comme les valises, les clefs, les serrures. Mais enfin, il n’y en a pas tant que ça.