Cette semaine, l’émission de
l’AMEJDAM, Au Nom des Enfants, a été
consacrée à deux prix littéraires qui sont en quelque sorte des « marqueurs »
d’Histoire.
L’ordre du jour, Actes Sud, 2017
Le prix Goncourt a été
attribué à Eric Vuillard pour L’ordre du
jour, publié chez Actes Sud. C’est un court récit de 165 pages. Ce n’est
pas un roman, c’est un récit habillé comme un roman.
Deux moments clefs ponctuent
ce récit. Tout d’abord la réunion de 24 patrons allemands le 20 février 1933
où, reçus par Göring et Hitler, ils sont fortement encouragés à financer la
campagne du parti nazi aux élections législatives. On connaît la suite, Hitler
deviendra Chancelier.
Le texte d’Éric Vuillard
décrit la scène en ouverture du récit – les mots sont autant d’instantanés
photographiques :
Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre
pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre costumes trois pièces, et le
même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent
le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée ; mais bientôt,
il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques
années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres
fumants.