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dimanche 28 mai 2017

SAINT-ALBAN-SUR-LIMAGNOLE, UN HÔPITAL PSYCHIATRIQUE À LA POINTE DE TOUS LES COMBATS



Saint-Alban-sur-Limagnole, Image empruntée ici

C’est un petit village en Haute-Lozère situé non loin de Mende. Il connut un destin tout à fait exceptionnel durant la Seconde Guerre mondiale en raison de son hôpital psychiatrique. Cet hôpital fut un laboratoire où de nouvelles méthodes furent expérimentées, ce fut aussi un refuge pour les Résistants et les Juifs et enfin, un lieu de foisonnement artistique.



L'hôpital psychiatrique de Saint-Alban, image empruntée ici

De nouvelles méthodes

En 1936, le psychiatre lyonnais, Paul Balvet, prend la direction de l’établissement et introduit des réformes pour traiter les malades de manière plus digne. Paul Balvet est en faveur d’une thérapeutique plus engagée à l’hôpital psychiatrique. Il veut donner plus d’autonomie aux malades et considère que l’hôpital psychiatrique doit être un espace d’échanges et d’ouverture. Il jette les fondements de l’ergothérapie qui consiste à donner aux malades un travail rémunéré. 
En 1942, il crée le Club, qui ensuite deviendra la « société du Gévaudan », dont l’objectif est d’organiser la vie des patients à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement. Les relations entre les patients et les soignants sont totalement transformées grâce à ces nouvelles méthodes. Cette approche novatrice deviendra la « Psychothérapie institutionnelle ». Cette révolution sera poursuivie et même amplifiée par François Tosquelles et Lucien Bonnafé, psychiatres et communistes convaincus.

samedi 20 mai 2017

BARBARA CHANTE À GÖTTINGEN

"Le chant jailli, dans un déchirement 
de la pensée inspiratrice"
Stéphane Mallarmé



Barbara en 1968 lors de l'enregistrement de l'émission télévisée, Discorama
Image empruntée ici

Barbara, une voix de cristal, des textes écorchés

Toutes les chansons de Barbara comptent et elles font vibrer nos émotions, nos souvenirs, nos joies et nos angoisses. Elle n’est plus, mais elle là, au creux de nos songes.

Ses chansons donnent vie et corps au mal de vivre, c’est presque rien et c’est beaucoup, c’est inestimable. Sa voix est unique et son style n’appartient qu’à elle.  Barbara est à la fois forte et fragile – c’est sa fragilité qui la rend forte. Elle nous effleure au plus profond. Comment vivre sans écouter Barbara ? Elle était mystérieuse et rayonnante. Elle s’est façonnée, transformée en longue dame brune. Elle aimait séduire. Dans les années 1960, on ne savait rien ou presque de sa judéité, elle ne l’affichait pas, elle était Barbara et on l’aimait.



Barbara en 1968 lors de l'enregistrement de l'émission télévisée, Discorama
Image empruntée ici

dimanche 14 mai 2017

GRANDIR EN ALLEMAGNE AU LENDEMAIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE


Hans-Jürgen Schönhage
© Jacques Lefebvre-Linetzky

Le 9 mai dernier, j'ai reçu Hans Jürgen Schönhage à l'antenne de RCN 89.3 dans le cadre de l'émission de l'AMEJDAM, Au nom des enfants. Nous avions convenu avec Hans de parler de son enfance et de son adolescence dans l'Allemagne de l'après-guerre. 
Hans est un personnage chaleureux et attachant qui vit à Nice depuis quelques années et qui apprend le yiddish. Il s'exprime très bien en français avec juste une pointe d'accent qui me rappelle les intonations de ce formidable acteur qu'était Curd Jürgens. 

Voici l'essentiel de notre conversation: 

Présentation liminaire


Bielefeld
Image empruntée ici

"Je suis né le 3 avril 1941. J’ai grandi dans une ville industrielle, Bielefeld, c’est entre la Ruhr et Hanovre dans le Nord-Est de l’Allemagne et, au sortir du lycée, à l'âge de 19 ans, j’ai choisi la profession de professeur d’histoire et de français. J’ai étudié le français au lycée pendant 6 ans et j’ai continué après l’obtention de mon baccalauréat en 1961 –  Au lycée, j’ai fait 6 ans de français, 7 ans d’anglais et 9 ans de latin, une formation assez classique. J’avais dans ma classe le fils de notre proviseur et nous avions donc les meilleurs professeurs. 

mardi 2 mai 2017

YOM HASHOAH 2017


Cérémonie au cimetière israélite du Château à Nice,
 le 24 avril 2017

©Jacques Lefebvre-Linetzky

Ce fut une belle cérémonie, empreinte de gravité en ces temps tourmentés. Les discours furent sobres, fermes, à l’unisson : ne pas oublier, ne pas céder devant les assauts des extrêmes, lutter contre celles et ceux qui, sans vergogne, s’ingénient à réécrire l’histoire et souillent les valeurs de notre république. 

©Jacques Lefebvre-Linetzky

Jérôme Culioli, président du CRIF Sud-Est a rappelé l’absolue nécessité de ce combat de tous les jours. Il a inscrit cette commémoration dans l’action, la mémoire ne peut se vivre, selon lui, que dans l’action. M. Philippe Pradal, maire de Nice, a prononcé un discours admirable dont chaque mot vibrait d’une profonde humanité. Ces mots n’étaient pas vains, c’étaient ceux d’un homme sincère et déterminé. Martine Ouaknine, déléguée aux affaires juridiques, a également pris la parole, de même que Daniel Wancier, président du comité Yad Vashem, Nice. Ces voix parlaient toutes la même langue au service d’une mémoire en action. Douze élus étaient présents.

Martine Ouaknine et Daniel Wancier
©Jacques Lefebvre-Linetzky

Aux discours répondirent des chants, des prières, des noms lus parfois de manière maladroite. Et puis ces voix se turent pour laisser la place à la minute de silence. C’est toujours un moment très impressionnant où le temps semble s’arrêter, où chacun entend le souffle de l’autre, où les voix des orateurs sont encore présentes à nos oreilles, où le chant des oiseaux devient soudain perceptible et glorieux. Ce silence bruit de mille sons qui résonnent dans nos consciences.

Philippe Pradal et Maurice Niddam
©Jacques Lefebvre-Linetzky