© Féodor Merowka
Jeudi 21 mai à Antibes, contrairement à ce qu’avait
annoncé la météo, le ciel est d’un bleu agrémenté de quelques nuages blancs. En
ce jour, nous revenons à l’essentiel de notre mission : la pose de plaques
pour honorer la mémoire d’enfants arrêtés dans notre région, regroupés à Nice
dans l’hôtel Excelsior, internés à Drancy, transportés dans des conditions inhumaines
pour être assassinés dans un pays lointain, la Pologne, au camp d’extermination
d’Auschwitz.
© Jacques Lefebvre-Linetzky
15h : des personnes convergent vers l’angle
des rues Fersen et Arasy où est situé le Collège Fersen, un établissement
scolaire en plein centre du vieil Antibes. Il y a de l’effervescence devant la
grille d’entrée.
Après les salutations d’usage, on entre dans le
Collège, accueillis par M. Pascal Fournier, principal de l’établissement, et Mme
Sandra Etling, principale adjointe. Une haie d’honneur de collégiens, souriants
et attentionnés, conduisent les arrivants vers les chaises placées devant la
plaque recouverte du drapeau français ; nous passons devant Théo, un jeune saxophoniste
qui joue avec sérieux et talent.
© Jacques Lefebvre-Linetzky
L’arrivée du maire d’Antibes, Jean Léonetti, entouré de
membres du conseil municipal est saluée par de nombreux antibois. Yves Dahan,
adjoint délégué l’éducation et à la petite enfance était notre contact pour
l’organisation de la cérémonie.
Les maires de Nice et Saint-Laurent du Var sont représentés
par Martine Ouaknine et Albert Besson.
Eric Goldinger qui, avec Charles Gottlieb a
accompagné tant de collégiens à Auschwitz, représente le Conseil départemental
et se tient discrètement derrière les élèves.
Le président de la communauté de Nice, Maurice
Niddam a fait le déplacement, le président de la communauté d’Antibes est
entouré de plusieurs rabbins. Présents également, le commandant de la gendarmerie et les pompiers.
Des enfants
cachés, de nombreux membres de l’AMEJDAM, des sympathisants se retrouvent...
Denise Holstein, rescapée des camps de la mort, arrive, accompagnée par Pascale
et Roger Chebat, membres antibois de notre association.
Parmi les personnes présentes, deux chefs
d’établissements : Marie-Estelle Liégeois, principale du collège César à Roquefort-les-Pins
et Bruno Bigi, proviseur du Lycée Carnot à Cannes. Deux établissements avec
lesquels nous avons établi des liens privilégiés, en accompagnant des collégiens de 3ème au Camp des
Milles et, le 27 janvier dernier, en invitant le lycée a organiser une cérémonie
à l’occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de
la Shoah.
Historique
Chaque
fois qu’une plaque à la mémoire d’enfants déportés est dévoilée dans un
établissement scolaire, la pose de plaques est l’aboutissement d’un long
travail de recherches : la mémoire de chacun des élèves doit être honorée,
et nous nous faisons un devoir de n’en oublier aucun.
Les élèves des établissements scolaires sont
toujours associés à la cérémonie de dévoilement et il faut reconnaitre que le
principal, les enseignants et les élèves du Collège Fersen se sont
particulièrement impliqués.
Cette plaque a une
histoire bien particulière et ce n’est pas un hasard si ces noms sont
désormais inscrits dans la mémoire du collège Fersen.
Les travaux de
Serge et Beate Klarsfeld ont permis d’établir la liste des Juifs déportés de
France, et sur cette liste, il y avait les noms de quatre fillettes demeurant à
Antibes, déportées sans retour. Roger Wolman, Sylvie Tafani, Serge et Elise
Binsztok, Roger Kramer, membres de l’AMEJDAM, ont participé à la recherche des
noms dans les différents établissements scolaires Antibois, en vain !
Une rencontre avec Michelle
Froissard, responsable des archives municipales d’Antibes, nous a permis de confirmer la présence de Dorine, Eliane et Paulette HIRTZ dans cet établissement. Elles avaient respectivement
14, 11 et 8 ans et habitaient 22
avenue Thiers ; elles ont été arrêtées ; leurs parents, Frieda et
Edmond également. Ils ont été transférés à Drancy et déportés sans retour le 20
novembre 1943, par le convoi 62.
© Mémorial de la Shoah
Le nom d’Hélène Stern été ajouté car elle a subi le même sort funeste. Elle
avait 14 ans, demeurait Villa Marie,
Boulevard Chancel. Elle a été arrêtée et déportée avec ses parents Joseph et
Margareth, par le convoi 61, parti le 28 octobre de Drancy vers Auschwitz.
Le
dévoilement des plaques
© Claudie Kuperwaser
La cérémonie commence peu après 15h.
D’abord à l’extérieur où une première plaque est dévoilée, indiquant la
présence d’élèves juifs dans l’établissement scolaire. Le maire, Jean Léonetti,
l’inspecteur d’Académie Michel-Jean Floc’h, Michèle Merowka, présidente de
l’AMEJDAM et Denise Holstein se placent de part et d’autre du ruban tricolore
qui maintient le drapeau français en place. On compte, on tire avec un ensemble
parfait, mais là, surprise ! Le ruban cède mais le drapeau reste en place.
La plaque est placée haut, trop haut pour qu’on puisse l’atteindre, mais notre
Inspecteur, grand et sportif, s’élance vers le drapeau tricolore et parvient à
le détacher de son support. L’émotion laisse la place à l’admiration pour
l’exploit sportif !
Nous entrons tous dans la cour du collège,
nous regroupant devant la deuxième plaque commémorative, nominative. Le
scénario se répète. Même exploit sportif de notre Inspecteur d’Académie qui,
d’un bond, dévoile la plaque.
Pascal Fournier, promu maître de cérémonie
en l’absence du chef de protocole du Conseil départemental, prend la parole. Sa
voix trahit son émotion après la lecture de la plaque par les collégiens, très
conscients de la gravité du moment. Il demande une minute de silence, puis
reprend la parole pour évoquer le collège et les élèves déportées.
Ensuite, il invite Michelle Froissard à le
rejoindre. Elle rappelle, la gorge serrée, le récit que lui avait fait sa
maman, récemment décédée : la camarade de classe qui avait un jour
disparu, avec ses petites sœurs, sans
laisser de traces. Le souvenir de cette absence a marqué l’enfance de Michelle.
Elle finit tout juste de parler lorsqu’une dame
s’approche et s’adresse directement à elle : « Moi, je sais où elles
sont parties... » La voix de Danielle Solier résonne. Et elle raconte ...
© Jacques Lefebvre-Linetzky
Sur les conseils de son père, Jean Solier, les
trois fillettes furent placées par leurs parents dans un home d’enfants à
Saint-Martin Vésubie, pour les mettre à l’abri des rafles organisées dès l’arrivée
des nazis, pendant qu’eux-mêmes trouvèrent refuge en Saône et Loire. La
directrice de la maison d’enfants eut l’idée d’organiser une fête, à laquelle les
parents furent conviés... Malheureusement, ils furent arrêtés sur la place
du village.
Apprenant l’arrestation de Frieda et Edmond
Hirtz, le papa de Danielle se rendit à Saint-Martin Vésubie pour chercher Dorine, Eliane et Paulette, mais n’ayant aucune autorisation des parents, la
directrice refusa de les lui confier. Quand, enfin il obtint une autorisation écrite
de l’oncle des fillettes, réfugié en Suisse, elles avaient déjà été arrêtées,
transférées à Nice, puis envoyées à Drancy et déportées à Auschwitz avec leurs
parents qu’elles avaient finalement retrouvés.
Danielle est très émue, toute l’assistance
médusée l’écoute dans un silence religieux. Comment reprendre le cours de la
cérémonie sereinement après des paroles qui sortaient du cœur et nous
replongeaient 72 ans en arrière ? Jean Léonetti, Maire d’Antibes, et de Michel-Jean
Floc’h, Inspecteur de l’Académie de Nice, ont fait des discours brefs et
percutants.
Puis Denise Holstein est venue au micro
pour raconter en quelques mots l’arrestation, la déportation, la survie après
Auschwitz, et le silence qui suivit, pendant de longues années. Depuis plus de
vingt ans, elle parle, elle témoigne dans les collèges et les Lycées, elle
transmet avec l’espoir que « plus jamais ça ! »
© Maurice Niddam
Cette cérémonie, émouvante et pleine de
rebondissements, s’est achevée avec la lecture d’un poème écrit par Margherita,
« Les cris », puis une jeune fille, Sandy, a lu un récit traduisant son
ressenti pendant son voyage à Auschwitz.
Le poème de Margherita
Les cris
Je les ai
vus crier famine, désespoir, injustice,
Cracher sur
cette vie qui n’était plus la leur.
Sans
cheveux, sans nom, sans la force de se rappeler.
Je les ai vu
tous, condamnés, exilés, tués.
Parmi tant
d’autres, mélangés, effacés, plus que poussières.
On était
vingt à errer parmi les camps,
On était des
milliards.
Les pas
retentissaient à nos oreilles,
Marchant le
long des routes,
Autour de
soi, les rangées dévastatrices de briques rouges.
Le souffle
froid d’un vent hivernal,
Venait
recouvrir des caveaux, grands comme des tombeaux
Rongeant les
profondeurs de la terre,
Ils
laissaient apparaître des faibles trous,
Pour
permettre aux condamnés l’essence même de la vie.
Les barreaux
longeaient une nature innocente,
Les mèches
de cheveux s’entassaient par milliers,
Et les
longues routes de rails
Aujourd’hui
encore hantés par le sifflement incessant des trains.
En tendant
l'oreille, on pouvait encore les entendre, les foules.
Et la
liberté?
Elle avait
le goût des barbelés.
Ce n’était
plus désormais la mort qu’ils redoutaient,
Mais la vie.
La chanson Nuit et Brouillard, de Jean Ferrat interprétée par Christa, une
jeune soprano accompagnée au piano électrique par une camarade, a clos cette émouvante journée consacrée à la
mémoire de quatre fillettes disparues dans la tourmente de la Shoah, quatre parmi les 11 400
enfants déportés.
Ensuite les collégiens nous ont invités à
venir voir l’exposition faite à leur retour d’Auschwitz, en la complétant de
commentaires très pertinents. Ces jeunes gens et jeunes filles se sont investis
dans le travail de mémoire, ils sont devenus, selon le mot d’Elie Wiesel, « les témoins des témoins ».
Une fois la cérémonie terminée, plusieurs
élèves se sont spontanément regroupés autour de Denise Holstein, lui posant des
questions sur la déportation, le camp, la vie. Ils voulaient l’entendre, elle, LE
TÉMOIN. Ils ne la quittaient pas des yeux et buvaient ses paroles... Elle
parlait inlassablement, captivant leur attention...
© Serge Binsztok
Denise est une très grande dame qui accepte
de revivre les moments les plus douloureux de sa vie pour transmettre aux
jeunes l’espoir d’une vie
meilleure.
Un
collégien témoigne
L’AMEJDAM participe régulièrement à une émission
produite par Radio Chalom Nitsan 89.3 : « Au nom des enfants ». Celle
du 2 juin était consacrée au dévoilement des plaques du collège Fersen.
Pour en parler, nous avons invité Christos Polydoulis, un collégien de
troisième qui a fait, avec une quinzaine de camarades de classe, le voyage de
la Mémoire, ce voyage sur les traces des déportés, proposé par le Conseil
Départemental.
À leur retour, les collégiens ont écrit des
textes, des poèmes et réalisé une exposition de photos qu’ils ont présentée et
commentée devant les personnalités et les invités. Christos a écrit le récit de
cette journée, un texte très émouvant qui a motivé sa présence à la radio.
Christos est Grec, il habite en France
depuis quatre ans ; il a connu le
déracinement, l’apprentissage de la langue (qu’il parle parfaitement) et
l’adaptation à un nouveau pays. Il a décrit son ressenti après son voyage à
Auschwitz dans un récit très fort, reproduit ci-dessous.
Le dialogue à propos de la cérémonie s’est
établi très facilement et, à la fin de l’émission, il a rappelé le sort des
Juifs grecs qui ont été arrêtés, déportés et assassinés presque en totalité à
leur arrivée à Auschwitz.
© Michèle Merowka
Le témoignage de Christos Polydoulis
« Je me suis levé dès deux heures du
matin, heureux, d’une part parce que j’allais rater deux jours de cours et
d’autre part parce que j’allais voyager
et découvrir beaucoup de choses. J’adore les voyages culturels et éducatifs,
mais celui-ci restera gravé dans ma mémoire. Mon entourage m’avait prévenu,
mais moi, à vrai dire, je ne les écoutais pas car j’étais loin d’imaginer que
ce que j’allais voir hanterait mes rêves pendant longtemps.
Après
une heure et demie de vol, nous sommes arrivés à Cracovie où le froid régnait.
La ville était recouverte par un voile blanc de neige. Il faisait 0 degrés
Celsius et moi j’étais encore en jean et pull, donc je me suis changé. Il m’a
fallu un long moment pour mettre mes deux pantalons, mes quatre couches de
T-shirt et ma combi de ski, avec tout ça je pesais au moins cinq kilos de plus,
mais au moins je n’allais pas attraper froid. La journée venait juste de
commencer dans la joie et la bonne humeur, mais moi j’étais déjà fatigué. Nous
sommes montés dans un bus et nous avons attendu notre guide polonaise
francophone et puis la visite commença.
Nous
avons commencé par Auschwitz 2. Ce qui distingue ce camp du premier, c’est que
celui-ci a été construit spécifiquement pour l’accueil des déportés. Nous
sommes entrés au camp par la seule et unique porte, celle où passaient les
trains. Après avoir passé l’entrée, nous étions bluffés par l’immensité du camp
qui s’étend sur une superficie de 170 hectares entourés de 16 km de fils
barbelés, on dirait presque que c’est irréel. On se croirait à l’intérieur d’un
livre d’histoire. Mais là tout devient réel. Toutes ces leçons qu’on s’est
donné tellement de mal à apprendre prennent vie et c’est terrifiant. C’est là que
périrent plus d’un million de personnes dans d’atroces circonstances pendant
cinq ans. On a pris les mêmes chemins que les prisonniers et on s’arrêtait pour
entrer et voir les horribles intérieurs que contenait chaque petite baraque de
bois. En marchant vers les chambres à gaz et tout en écoutant notre guide,
j’observais les visages de mes camarades et je ne les avais jamais vus dans un
état pareil. Pendant ces moments-là, j’étais muet. Aucun son ne pouvait
s’échapper de ma bouche. Le silence régnait, enfin pas tout à fait car il y
avait toujours les bruits de nos pas qui s’enfonçaient dans la neige. Plongés
dans nos pensées, la marche fut longue, mais la fatigue nous avait déjà quitté
depuis longtemps. Et puis il y avait ces photos, aussi troublantes les unes que
les autres où l’on pouvait voir dessus des enfants de notre âge plus ou moins
et on se mettait à leur place. Quand la première visite fut terminée, je me
suis dit qu’au moins la deuxième n’allait sûrement pas être aussi difficile que
la première. J’étais bien naïf.
Entre
les deux visites, on a fait une petite pause pour manger. La pause nous a fait
du bien. On a repris nos esprits et personne ne parlait de ce qu’on a vu. Nous
avons mangé une délicieuse, entre guillemets, soupe aux légumes, de la viande
et de la purée et enfin un gâteau polonais traditionnel dont j’ignore encore
aujourd’hui son nom. Finalement, le spectacle qui avait précédé ne nous avait
pas coupé la faim mais pour notre malheur le prochain s’en est chargé de le
faire une bonne fois pour toutes.
« Arbeit Macht Frei ».
« Le travail rend libre ». Ah bon ? Tout au long de la journée,
je ressentais un mélange étrange de sensations mais c’était clairement du
dégout. Ouais, c’est ça, du dégout ! Après avoir passé l’entrée et avoir
visité quelques blocks, ça y est, c’est reparti. J’ai encore la boule dans le
ventre, la gorge nouée et mon cœur battait à cent mille la seconde. Je voyais
ces photos sur les murs et puis je les revoyais dans mon sommeil encore et
encore. Elles hantaient mon esprit. Je suis sensible mais difficilement choqué,
mais là j’étais plus que choqué. La voix féminine qui parlait français avec un
fort accent polonais, qui résonnait dans mes oreilles grâce au casque audio que
je portais, me ramenait heureusement à la réalité. C’est une ancienne caserne
militaire qui a servi d’emplacement au premier camp d’Auschwitz. En voyant ces
bâtiments aux couleurs chaudes, on a du mal à s’imaginer ce qui pouvait se
dérouler entre leurs murs. Pourtant bien des horreurs y ont pris place. Il y
avait des plaques où il était marqué quelques phrases issues de l’idéologie
nazie : « Nous devons libérer la nation allemande des Polonais,
Russes, Juifs et Tziganes. » Ministre de la justice du III Reich.
« Les Juifs sont une race qui doit être totalement exterminée. »
Gouverneur du gouvernement général de Pologne. Je n’arrive pas à décrire le
sentiment que je ressentais en lisant ces phrases ! Comment peut-on être
stupide ? Car oui, croire que sa race est supérieure à celle des autres
c’est de la stupidité !
Des
photos, des photos et encore, il y en avait partout. De toutes sortes de gens,
des enfants, des bébés, des adultes, des femmes et des hommes. Des dizaines et
des centaines de valises de déportés, entassées derrière une vitre. On
racontait aux déportés, à leur arrivée, qu’ils étaient là pour travailler et
que ce serait temporaire. Afin de les mettre en confiance, on leur demandait
alors de bien écrire leur nom sur leur valise pour pouvoir ensuite récupérer
leurs biens lors de leur installation dans les locaux, après avoir été rasés et
lavés… Ils ne revoyaient évidemment pas jamais leurs affaires. Une fois morts,
toutes les affaires des détenus trouvées étaient soigneusement triées et
destinées à d’autres usages. Il y avait des cellules aussi, comme si cela ne
suffisait pas assez pour faire souffrir les détenus. Quelques unes étaient
grandes mais à douze dedans ce n’était pas toujours facile. D’autres cellules,
beaucoup plus petites, ressemblaient à
des cachots. Les détenus y entraient à quatre pattes et ne pouvaient se tenir
dedans autrement que debout tellement elles étaient étroites. Souvent, ils ne
passaient pas la nuit, morts d’épuisement. C’est juste après le mur d’exécution
que nous avons visité, ce qui reste pour moi et pour beaucoup, la pire salle du
camp. Il est interdit de prendre des photos dans cette pièce, et je dois vous
avouer que l’on n’en a simplement pas envie. On l’appelle « la salle des
cheveux ». À leur arrivée au camp d’Auschwitz, hommes comme femmes étaient
rasés à blanc. Ceci était une méthode d’humiliation parmi tant d’autres. Leurs
cheveux étaient ensuite utilisés entre autres pour tisser des couvertures. La
salle des cheveux renferme, derrière une immense vitrine, des tonnes de cheveux
humains. Les cheveux des déportés. Quand j’ai vu les vêtements des petits
enfants et les poupées c’était tout bonnement insoutenable.
En
rentrant chez moi le soir j’ai raconté l’histoire à mes parents en leur
montrant les photos et ils furent aussi choqués que moi. La nuit je n’ai cessé
de réfléchir et de repasser en boucle la journée dans mon cerveau enfin de
finalement m’endormir. Si l’enfer existe, il s’appelle Auschwitz-Birkenau et le
fautif, Adolf Hitler. »
Texte: Michèle Merowka
Mise en page: Jacques Lefebvre-Linetzky
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