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mercredi 17 décembre 2014

BORIS CYRULNIK, nouveau membre d'honneur de l'AMEJDAM


L’émission de l’AMEJDAM, Au Nom des Enfants, était consacrée le 16 décembre dernier à Boris Cyrulnik, qui a accepté de figurer comme membre d’honneur de notre association. 
En voici le compte-rendu, à quatre mains !

(Crédit photographique : Cathie Fidler)

Jacques Lefebvre-Linetzky : 
Je n’irai pas par quatre chemins – c’est tout simple – j’aime Boris Cyrulnik. J’aurais pu dire que j’apprécie son travail, que j’admire ses démonstrations, que je suis sensible à son approche des choses, que je me sens tout petit lorsque je l’écoute. Tout cela est vrai, bien sûr, mais cela ne restitue pas totalement et pleinement ce que j’éprouve pour cet homme qui ne me connaît pas et qui pourtant me parle dès que je le lis ou l’écoute. 
Neuropsychiatre passionné d’éthologie (l’étude du comportement des diverses espèces animales dans leur milieu naturel), il sonde nos âmes avec la légèreté d’un danseur dionysiaque. Il établit des ponts entre les diverses sciences, il jongle, il observe et ne s’érige jamais en donneur de leçons. C’est un bienveillant – il veille sur nous et nous apaise. 
L’écouter, c’est devenir plus intelligent. L’écouter, c’est respirer autrement. L’écouter c’est ouvrir une fenêtre et découvrir un ciel d’azur. Et puis il y a cette voix, à nulle autre pareille – une voix de miel, un rien chantante, qui vous enveloppe et vous enchante. Et puis il y a ce regard bleu où semble toujours poindre l’esquisse d’une remarque malicieuse.
Quelques légendes l’accompagnent. Il dit de lui qu’il est le pire marin du monde, il avoue avoir été maître-nageur – un bon moyen d’approcher les jolies filles. Il aime converser avec les goélands, c’est un grand séducteur… Même la mouette de Gaston Lagaffe ne saurait lui résister.
Enfin, ce qui frappe lorsqu’on le rencontre « pour de vrai », c’est sa haute taille. Le bonhomme dépasse le mètre quatre-vingt-cinq et pèse bien quatre-vingt-dix kilos.  Vous me direz, en quoi cela est-il pertinent ? Et bien, justement, c’est essentiel parce que Boris – qu’il me pardonne de l’appeler par son prénom – est un amateur de rugby, sport qu’il a pratiqué dans sa jeunesse. Cela nous fait un point en commun et je n’en suis pas peu fier, sauf que moi, j’étais un format beaucoup plus réduit. Comme vous le savez peut-être, pour jouer au rugby, il faut deux équipes de quinze et un ballon ovale. Chaque équipe est constituée d’avants et d’arrières. Les avants sont lourds et costauds, les arrières sont vifs et légers. Bon, ça c’était vrai avant, du temps de Jean Gachassin… Et Boris dans tout ça ? Vous l’aurez deviné, c’était un avant, mais pas un avant statique. Il était troisième ligne aile. Ça vous dit peut-être rien. Je vais vous expliquer. Un troisième ligne aile est au flanc de la mêlée – il y en a deux, de part et d’autre qui encadrent le troisième ligne centre, aussi appelé numéro 8. Cela veut dire qu’il pousse avec les costauds, mais qu’il est suffisamment véloce pour ramasser la balle et galoper comme un ailier. Et ça, c’est le secret de Boris. Il est puissant, déterminé et vif comme l’éclair. Il est aussi clairvoyant car un troisième ligne est un stratège-né, à l’instar du demi de mêlée qui sait mettre en relation les avants et les arrières. Mettre en relation, n’est-ce pas là ce qui explique le parcours de cet « arpenteur de nos âmes » ? Infatigable, il est partout sur le terrain et grâce à sa lucidité, il sait offrir des ballons magiques et nous émerveille. L’intelligence de ce jeu est à la mesure de celle de notre neuropsychiatre préféré… Passeur de ballons, passeur de savoirs, passeur d’espoir… 

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Quelques repères biographiques

Le père et la mère de Boris Cyrulnik fuient l’Ukraine et la Pologne et émigrent en France dans les années 1930. Il naît à Bordeaux le 26 juillet 1937.  Le 18 juillet 1942, avant d’être arrêtée et déportée, sa mère le dépose à l’Assistance publique  où il va rester un an. Il est ensuite recueilli par la famille Farges. En 1944, il échappe de justesse à une rafle dans la synagogue de Bordeaux – il raconte cet épisode dans Sauve-toi, la vie t’appelle :

"Le bruit était intense dans la synagogue. Un homme en civil est entré et à ouvert une à une les portes des toilettes. Il n’a pas levé la tête. Le bruit était moins fort maintenant. Un soldat est entré à son tour et a vérifié les cabinets. S’il avait levé la tête, il aurait vu un enfant coincé sous le plafond. J’ai attendu le silence et me suis laissé tomber au sol. La synagogue était vide maintenant. Le grand portail ouvert laissait entrer le soleil. Je me souviens de la poussière qui voletait dans la lumière. J’ai trouvé ça très beau. Des hommes en civil parlaient, tous en rond. Je suis passé près d’eux, j’ai l’impression qu’ils m’ont vu, ils n’ont rien dit, je suis sorti." 

Sauve-toi, la vie l’appelle, Odile Jacob, p.27, 2012. 


Il est recueilli par des paysans et devient garçon de ferme. Ses parents meurent en déportation. À la Libération, il trouve refuge auprès de la sœur de sa mère, Dora. 
Il saura triompher de cette enfance fracassée par l’horreur nazie. Dès l’âge de 10 ans, il sait qu’il deviendra psychiatre et il y parviendra. 
Neuropsychiatre, éthologue, psychanalyste et infatigable passeur de savoirs. Grâce à ses écrits, à ses communications et aux divers entretiens qu’il accorde aux médias, il nous rend plus intelligents, plus sereins, plus apaisés. Enfin, et c’est un aspect de son action qu’il faut souligner, il a livré le fruit de ses recherches à quantité d’étudiants. Chercheur, médecin de l’âme, professeur – un guide, en somme. 

Une rencontre déterminante : John Bowlby

Image prise ici 

John Bowlby (1907-1990) est un psychiatre et psychanalyste anglais, célèbre pour ses travaux sur l'attachement, la relation mère-enfant. 
Contrairement à Freud qui soutenait que le nourrisson s’attache à sa mère parce qu’elle satisfait son besoin d’alimentation, Bowlby relie l’attachement au besoin de contacts sociaux. L’enfant naît social et se construit au moyen des relations avec les personnes significatives qui l’entourent. Il se sent plus ou moins en sécurité dépendant de la façon dont on répond à ses besoins. D’après Bowlby, l’attachement est un processus instinctif destiné à assurer la survie de l’espèce en maintenant une proximité entre un nourrisson et sa mère. L’attachement débute dès la grossesse et s’établit dans les trois premières années de la vie. Il va influencer la façon dont l’enfant va ensuite établir ses relations sociales pour le reste de sa vie. 
(Allez ici, pour en savoir plus) 

Boris Cyrulnik est surtout connu pour avoir popularisé la notion de résilience : 
C’est l’aptitude d’un corps à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale. Ce terme est souvent employé par les sous-mariniers de Toulon, car il vient de la physique. En psychologie, la résilience est la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité, ou plus précisément, nous dit-il "l'étude des conditions qui permettent la reprise d'un nouveau développement après un traumatisme psychique".




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Boris Cyrulnik, membre d’honneur de l’AMEJDAM : Logique !

Cathie Fidler : La relation entre l’AMEJDAM et Boris Cyrulnilk est pertinente. Lui-même a raconté son enfance, et le miracle de son sauvetage, dans la première partie de ses mémoires : Sauve-toi, la vie t’appelle, dont le seul titre est un hymne à la survie. Il l’a échappé belle, le petit Boris, grâce à un miraculeux concours de circonstances, et du coup, son nom n’a besoin d’être mis sur aucune plaque d’aucune école, ce dont nous nous réjouissons (en attendant qu’il soit donné à une école maternelle – de son vivant, de préférence, cela nous réjouira encore plus !) 

Dans la seconde partie de ses mémoires, qui vient de paraître chez Odile Jacob, intitulé Les âmes blessées, il nous parle d’aspects reliés à son parcours scientifique et médical. Ceux-ci expliquent tout aussi clairement son cheminement, et les raisons pour lesquelles il est totalement demeuré du côté des enfants. 

Facile, nous dira-t-on ! Qui ne serait du côté de ces petits innocents ? 
Mais ce n’est pas ce lieu commun-là qu’énonce Boris Cyrulnik. 

Il nous a souvent expliqué comment un enfant peut devenir un adulte respectueux des autres êtres humains, y compris des enfants, quelle que soit la brutalité de l’environnement qu’il a subi dans son enfance, si certaines conditions sont remplies. Ce concept de résilience est à présent associé à son nom, mais il rappelle que les initiateurs en furent notamment l’éthologue psychanalyste britannique John Bowlby et le psychiatre américain A.J Solnit. « Se remettre à vivre après un trauma psychique, voilà ce que le terme recouvre ». 

Dans Les âmes blessées, Boris Cyrulnik évoque ce que nous avons peut-être oublié, par confort, au sujet de l’après-guerre. L’occident éclairé a eu beau vaincre le nazisme, la violence n’en est pas moins restée une de ses composantes pendant au moins deux décennies. Le tableau que dresse Boris Cyrulnik de la société dans laquelle il a grandi, puis étudié, est effrayant. 

Il nous le rappelle : les enfants étaient châtiés manu militari, sans que quiconque s’en offusque jamais. La violence morale envers les adolescents, celle-ci plus sournoise, suivait la violence physique. Il fallait suivre le chemin désigné par les parents, sinon... gare aux représailles. La maltraitance, ignorée et occultée, existait bel et bien. La violence existait à l’école, physique et morale, justifiée et acceptée par tous. La violence existait à l’hôpital où Boris Cyrulnik a fait ses études : violence des soignants sur les soignés, surtout lorsque ceux-ci étaient des malades mentaux, dont les troubles étaient encore bien méconnus. Violence des mandarins sur les jeunes internes. La violence existait bien dans la société tout entière : Violence des hommes, sur les femmes. Violence à l’égard des bâtards, que l’on plaçait à l’orphelinat, puis en maison de correction, et ensuite à l’armée, dans des bataillons disciplinaires. (Citations approximatives). 

Boris Cyrulnik a observé tout cela. Comme tant d’autres enfants hors-normes, puisqu’orphelin, il aurait pu vouloir se conformer en se contentant de reproduire ce qui l’environnait. D’une façon plus édulcorée, peut-être, comme tant d’autres. Ou alors se révolter contre le système, au risque d’en sortir détruit, et inutile à la société. Mais non, ce n’est pas ce qu’il a fait. Avec l’intelligence du survivant, et grâce à un épisode de sauvetage, il a su s’adapter, se façonner et à son tour façonner le système. « La lutte contre la souffrance donne un sens à notre existence » dit-il – mais, il est clair que, dans son cas, elle a également donné un sens à l’existence de bien d’autres êtres humains, ses contemporains. 

Il aurait pu, comme tant d’autres, adhérer à un dogme. C’est rassurant le dogme ; c’est, dit-il, comme un objet de croyance : « il n’est pas réfutable, il n’est que confirmable. Si vous n’êtes pas d’accord, ou si simplement vous doutez, il vous faudra entamer un processus de désaffiliation. Vos proches vont éprouver votre divergence comme une trahison. Si vous doutez, vous devez partir, vous êtes un dissident ! » De même, il énonce : « La pensée paresseuse aime les étiquettes. »

Si Boris Cyrulnik n’est pas un dissident, c’est tout simplement parce qu’un dissident doit avoir été membre d’un groupe, avec un sérieux inébranlable. Or ce qui distingue Boris Cyrulnik, et on le ressent chaque fois qu’on l’entend, c’est son humour, parfois véritablement iconoclaste. Celui-ci révèle clairement son désir permanent de ne pas être membre d’une seule chapelle, mais de rester un homme libre, qui sait rire, se moquer, en inventant les pires canulars. Tout comme un enfant. 

À ceux qui, butés et donneurs de leçon, affirment rester fidèles à eux-mêmes dans la tourmente, il répond : « C’est par fidélité à soi-même qu’il convient de s’opposer à la théorie que l’on défendait hier. Quand une théorie évolue vers la dictature alors qu’elle parlait de liberté, ceux qui continuent à la suivre révèlent leur soumission et leur perte de jugement. » 
À ceux qui, pétris de bonne conscience, crient haro sur les labos, il répond tranquillement : « L’hostilité systématique envers les laboratoires pharmaceutiques, légitimée par quelques excès, oublie que c’est grâce à eux que nous vivons mieux. »

Mais, dit-il, quand bien même un être humain a été blessé et meurtri dans son enfance, et dans son adolescence, il peut toujours évoluer, rebondir, retomber sur ses pieds, pour devenir un adulte apaisé. Rien n’est jamais perdu. Rien n’est que de l’inné, et rien n’est que de l’acquis. Le cerveau évolue tout au long de la vie, en fonction des stimuli. Comme le disait la chanson, il suffit de pas grand-chose, de presque rien… pour rétablir un équilibre. La bonne rencontre, au bon moment, un regard positif porté sur soi ; la confiance regagnée ; la main tendue… les yeux ouverts, pas refermés sur son malheur. À ce moment-là, celui-ci deviendra « un merveilleux malheur » qui permettra une renaissance au plus vilain des vilains petits canards. 

Alors, nous direz-vous, quel rapport avec les enfants disparus ?

Eh bien, Boris Cyrulnik aurait pu, aurait dû en être, de cette liste funèbre. 
Pendant des années, comme tant d’autres, il n’a guère parlé de sa propre histoire : « D’abord j’ai dû me taire pour ne pas mourir, puis je me suis tu pour être tranquille. » 
Lui-même balloté d’un lieu d’accueil à un autre, sans repère, ni famille, sans que sa culture familiale lui soit transmise, il a dû en mettre, du temps, avant de pouvoir parler, aux autres et à lui-même. Le déclic, explique-t-il, a eu lieu lorsqu’il s’est retrouvé à Stella Plage, dans une colonie de vacances de la Commission centrale à l’enfance, très semblable à  « une république des enfants », modèle fondé par Korczak, ce jeune éducateur polonais qui est parti à la mort avec les enfants dont il s’occupait. 

Dans cette colonie, deux moniteurs, formés à ces méthodes éducatives, ont permis au jeune Boris de s’exprimer et de participer à des projets. Bavarder, parler avec d’autres, c’est ce qui l’a sauvé. 

À présent – et quel bonheur pour nous ! –, il parle, et il nous parle, à tous les sens du terme. 

En acceptant d’être membre d’honneur de notre association, il fait preuve de solidarité. Il nous dit, entre les lignes : « j’ai moi-même miraculeusement survécu, mais je n’oublie pas que d’autres n’ont pas eu ma chance. »
Et, de cela comme du reste nous ne pouvons que lui être extrêmement reconnaissants. 

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Quelques citations :

"Quand les enfants s’éteignent parce qu’ils n’ont plus rien à aimer, quand un hasard signifiant leur permet de rencontrer une personne – une seule suffit – pour que la vie revienne en eux, ils ne savent plus se laisser réchauffer. Alors, ils manifestent des comportements surprenants, ils prennent des risques exagérés, ils inventent des scénarios ordaliques comme s’ils souhaitaient se faire juger par la vie."
Les Vilains Petits Canards, Odile Jacob, p.13, 2004.

"La sortie des camps n’est pas la liberté. Quand la mort s’éloigne, la vie ne revient pas. Il faut la chercher, réapprendre à marcher, à respirer, à vivre en société. Un des premiers signes de la dignité retrouvée fut le partage de la nourriture. Il en restait si peu dans les camps que les survivants avalaient en cachette tout ce qu’ils pouvaient trouver. Quand les geôliers se sont enfuis, les morts-vivants ont fait quelques pas dehors, certains ont dû se glisser sous les barbelés  parce qu’ils n’osaient pas sortir par la porte puis, ayant constaté la liberté après avoir palpé le dehors, ils sont rentrés au camp, ils ont partagés quelques croûtons afin de se prouver qu’ils s’apprêtaient à redevenir des hommes." 
Les Vilains Petits Canards, Odile Jacob, pp. 13 & 14, 2004.

"Le simple fait de constater qu’un certain nombre d’enfants traumatisés résistent aux épreuves, et parfois même les utilisent pour devenir encore plus humains, peut s’expliquer non pas en termes de surhomme ou d’invulnérabilité, mais en associant l’acquisition de ressources internes affectives et comportementales lors des petites années avec la disposition des ressources externes sociales et culturelles." 
Les Vilains Petits Canards, Odile Jacob, p. 27, 2004.

"Quand le réel est monstrueux, il faut le transformer pour le rendre supportable." 
Les Vilains Petits Canards, Odile Jacob, p.161, 2004.

"On n’est pas plus ou moins résilient, comme si l’on possédait un catalogue de qualités : l’intelligence innée, la résistance au mal ou la molécule de l’humour. La résilience est un processus, un devenir de l’enfant qui, d’actes en actes et de mots en mots, inscrit son développement dans un milieu et écrit son histoire dans une culture. C’est donc moins l’enfant qui est résilient que son évolution et son historisation." 
Les Vilains Petits Canards, Odile Jacob, p.225, 2004.



À propos de la mémoire

"La représentation du passé est une production du présent. Ce qui ne veut pas dire que les faits de mémoire sont faux. Ils sont vrais comme sont vrais les tableaux réalistes. Le peintre, rendu sensible à certains points du réel, les reproduit sur la toile en les mettant en valeur. Sa représentation du réel parle de son interprétation où tout est vrai et pourtant recomposé." 
Les Vilains Petits Canards, Odile Jacob, p. 21, 2004.

"Je suis né deux fois.
Lors de ma première naissance, je n’étais pas là. Mon corps est venu au monde le 26 juillet 1937 à Bordeaux. On me l’a dit. Je suis bien obligé d’y croire puisque je n’en ai aucun souvenir. 
Ma seconde naissance, elle, est en pleine mémoire. Une nuit, j’ai été arrêté par des hommes armés qui entouraient mon lit. Ils venaient me chercher pour me mettre à mort. Mon histoire est née cette nuit-là." 
Sauve-toi, la vie l’appelle, Odile Jacob, p.11, 2012. 

Le trauma dans la mémoire

"Quarante ans de silence. 
Ça ne veut pas dire quarante ans sans récits intimes. Je me racontais beaucoup mon histoire, mais je ne la racontais pas. J’aurais aimé en parler. J’y faisais allusion, j’évoquais les événements passés, mais chaque fois que je laissais échapper une bribe de souvenir, la réaction des autres, interloqués, dubitatifs ou gourmands de malheurs, me faisait taire. On se sent tellement mieux quand on se tait. J’aurais aimé en parler simplement, mais était-ce possible d’en parler simplement ?" 
Sauve-toi, la vie l’appelle, Odile Jacob, p.39, 2012. 

À écouter : 

La Tête au Carré, Mathieu Vidard, France Inter :  Boris Cyrulnik, 50 ans d’aventure psychiatrique. 

Service Public, Guillaume Erner, France Inter : Boris Cyrulnik : le Conseil National de la Résilience. 

Remède à la mélancolie, Eva Bester, France Inter : Boris Cyrulnik : « Les bêtises de la vie, c’est ce qu’il y a de plus profond » 

En fin d’émission, vous avez pu entendre : Un gamin de Paris, chanté par Francis Lemarque. 

Pour en savoir plus sur Francis Lemarque, cliquez ici.

POUR FINIR, une sélection d’ouvrages à lire ou à relire :



  • Sous le signe du lien, Hachette, 1989
  • Mémoire de singe et paroles d'hommeHachette, 2007 (nouvelle édition, 1ère parution : 1987). 
  • Un merveilleux malheur, Odile Jacob, 1999
  • La fabuleuse aventure des hommes et des animaux, co-écrit avec Karine LoMatignon, Chêne, 2001
  • Dialogue sur la nature humaine, co-écrit avec Edgar Morin, L’Aube, 2003
  • Mourir de dire: La honte,  Odile Jacob, 2010
  • Quand un enfant se donne "la mort", Odile Jacob, 2011
  • Sauve-toi, la vie t'appelle, Odile Jacob, 2012
        ET LE DERNIER : 

Les âmes blessées, Odile Jacob, 2014

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CATHIE FIDLER SE PERMET D'ADRESSER UN PETIT CLIN D'ŒIL À UN VÉTÉRINAIRE COMPORTEMENTALISTE, QUE BORIS CYRULNIK MENTIONNE AUSSI  DANS SON DERNIER LIVRE : CLAUDE BÉATA. 






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