CETTE PROJECTION AURA LIEU À LA CINÉMATHÈQUE DE NICE
LE LUNDI 16 MARS À 19H
et sera suivie d’un débat avec le réalisateur,
François Margolin
François Margolin
Le site officiel du film :
Cliquez ici
Adresse : Cinémathèque de Nice
3, Esplanade Kennedy, Tunnel André Lieutaud,
06300 Nice
06300 Nice
Téléphone : 04 92 04 06 66
Prix du billet: 10 €
Organisation : L'AMEJDAM, le Bnai Brith - Loge Eistein, et Mme Schneeberg, attachée de presse.
Grâce à l'aimable collaboration de Mme Odile Chapel, Directrice de la Cinémathèque de Nice.
Organisation : L'AMEJDAM, le Bnai Brith - Loge Eistein, et Mme Schneeberg, attachée de presse.
Grâce à l'aimable collaboration de Mme Odile Chapel, Directrice de la Cinémathèque de Nice.
L’Antiquaire (The Art Dealer)
Synopsis
Esther, une jeune femme de 30 ans, part à la
recherche de la collection de tableaux volés à sa famille, juive, pendant la
Deuxième Guerre mondiale. En cours de route, tout en mettant à jour des secrets
de famille profondément enfouis, elle redécouvre son père.
Source : dossier de presse
Le
réalisateur, François Margolin
Image prise ici
Né en 1955, élève de l’IDHEC, il a commencé comme
assistant puis monteur de Raymond Depardon. Son premier court-métrage, Elle et Lui (1987), lui a valu le Prix
Jean Vigo.
Il est réalisateur, scénariste et producteur.
Affectionne aussi bien les films de fiction que les documentaires.
1992 : Mensonge,
Grand Prix des Festivals de Chicago et de Tokyo
1996 : La
pitié dangereuse
2000 : L’opium
des Talibans
2005 : Les
petits soldats
2015 : L’Antiquaire
Interprètes :
Image prise ici
Anna Sigalevitch
Michel Bouquet
Robert Hirsh
François
Berléand
Louis-Do de Lencquesaing
Question
au réalisateur
L’histoire
est-elle inspirée de faits réels ?
Au départ,
oui. J’ai eu le projet, il y a une douzaine d’années de faire un documentaire
sur les tableaux volés pendant la Guerre. J’ai commencé à travailler sur le
sujet avec Hector Feliciano, un journaliste américain qui vivait à Paris et qui
venait d’écrire un livre, « Le Musée Disparu », qui a réouvert, au milieu des
années 90, le débat sur la question du vol des tableaux aux collectionneurs
juifs par les Nazis et sur leur non-restitution par les musées français ou,
disons, leur restitution au compte-gouttes. Mais, la question n’intéressant pas
trop les chaînes de télévision à l’époque et, surtout, beaucoup des descendants
des collectionneurs spoliés ne voulant pas parler à visage découvert – ils
avaient peur de ne jamais rien récupérer s’ils se montraient –, nous avons été
contraints d’abandonner le projet.
Et puis, il y
a quatre ou cinq ans, nous avons parlé du sujet avec une amie, Sophie
Seligmann, la petite-fille d’un grand collectionneur –à l’époque, on disait «
antiquaire »- spolié au tout début de la Guerre et fusillé par les Nazis. Elle
m’a raconté son histoire, ses difficultés à retrouver la collection familiale,
les bâtons dans les roues que lui mettaient les administrations françaises, et
aussi la trame d’une histoire qu’elle voulait écrire. Et je me suis dit :
voilà, je tiens le personnage principal et la façon d’aborder le sujet dans un
film de fiction ! Et j’ai été aussitôt convaincu que la fiction était mieux que
le documentaire, qu’elle permettait de s’affranchir de toutes les barrières que
j’avais eues dans mon projet précédent.
Nous avons
commencé à écrire ensemble, avec Sophie, et, même si aujourd’hui le film s’est
beaucoup éloigné de son histoire, grâce aussi au travail de mes deux autres
coscénaristes, Jean-Claude Grumberg et Vincent Mariette, je pense pouvoir dire
que les faits majeurs du film sont arrivés à Sophie ou à sa famille. Et qu’ils
sont donc vrais.
Source : dossier de presse
Quelques
films
Fiction
Image prise ici
Image prise ici
Monuments
Men, George Clooney, 2014.
Documentaires
Mademoiselle
Rose, Xavier Villetard, 2014.
Illustre et
inconnu, comment Jean-Jacques Jaujard a sauvé le Louvre, Jean-Pierre Devillers
et Pierre Pochart, 2014.
L’Art
dégénéré et l'Art héroïque
Grande Tête, Otto Freundlich, 1912
Image prise ici
Dès son accession au pouvoir en 1933, le régime nazi
a voulu instaurer un art officiel et a dénigré toute forme de modernisme dans
l’art. L’école du Bauhaus a été contrainte de fermer définitivement ses portes
cette même année. Les professeurs juifs sont chassés de toutes les académies
d’art d’Allemagne. Des artistes reconnus dans le monde entier tels que, Vassily
Kandinsky et Paul Klee, fuient
l’Allemagne.
À partir de 1937, Hitler demande à son peintre
préféré, Adolf Ziegler, de diriger une commission dont la tâche consiste à
établir une liste des œuvres considérées comme dégénérées, et de les exclure
des musées appartenant à l’état.
Les joueurs de skat, Otto Dix,1920
Image prise ici
Cette entreprise d’épuration artistique donnera lieu
à une exposition à Munich en 1937 et intitulée Entartete Kunst, (Art dégénéré). Environ 650 œuvres ont été
exposées – des œuvres « dégénérées » exposées à côté de dessins
d’enfants et de créations effectuées par des handicapés mentaux. Tous les
courants de l’avant-garde ont été représentés tels que Die Brücke, Der Blaue Reiter,
l’Expressionnisme le Dadaïsme, le Cubisme et le Bauhaus.
Berufung, Arno Brecker,1940-41
Image prise ici
Simultanément, les nazis ont organisé une autre
exposition à la gloire de l’art allemand, Grosse
Deutsche Kunstellung. L’art allemand officiel, proche des critères du
réalisme, célèbre la glorification du corps, la féminité et la virilité, la
camaraderie, les bustes, la campagne, la vie politique et, bien sûr, les
portraits du Führer.
L’exposition sur « L’art dégénéré » a
attiré plus de deux millions de visiteurs et un million supplémentaire, car
elle a tourné dans plusieurs villes d’Allemagne et d’Autriche cette même année.
Quelques artistes mis à l’index …
Max Beckmann
Marc Chagall
Otto Dix
Max Ernst
George Grosz
Wassily Kandinski
Paul Klee
Oskar Kokoschka
Edvard Munch
Emil Nolde
Felix Nussbaum
La
spoliation
Action de
déposséder, de dépouiller par la ruse ou par la force
Désignée en allemand par le terme, Raubkunst. C’est la dépossession
massive et planifiée orchestrée par le Troisième Reich, en Allemagne et dans
toute l’Europe de 1933 à 1945.
La spoliation a été organisée par le théoricien nazi,
Alfred Rosenberg. Elle a visé les bien juifs en priorité, mais aussi des musées
nationaux et des collections privées. Les nazis ont en tête un projet de musée
allemand gigantesque, le Führermuseum,
qu’Hitler souhaite construire à Linz. Ce projet ne verra jamais le jour. Hermann
Goering a été un pilleur aussi déterminé et au goût plus sûr. Il s’est
approprié aussi bien l’art des grands maîtres de la Renaissance que celui des
artistes « dégénérés » tels que Picasso, Modigliani ou Renoir, entre
autres.
Certains pays et quelques particuliers ont pris des
mesures pour évacuer leurs chefs-d’œuvre, notamment le musée du Louvre, dont
certaines collections ont été transférées au château de Valencay.
Sauver les
œuvres
Le musée du
Jeu de Paume
C’est là que les nazis
regroupent les œuvres avant de les envoyer dans divers sites en Allemagne. À la
fin de la guerre, une grande partie de ce butin est stockée dans trois mines
près de Salzbourg. La plus connue est la mine de sel d’Altausee.
Rose Valland
Image prise ici
Rose Valland (1898-1980),
attachée de conservation au musée du Jeu
de Paume a joué un rôle déterminant car elle a dressé un inventaire précis
des œuvres au fur et à mesure qu’elles transitaient. Elle a également noté
leurs destinations, le numéro des convois et le nom des responsables des
transferts.
George L
Stout
Monuments Men
George L Stout (1897-1978),
un éminent spécialiste américain de la conservation des œuvres d’art a été à
l’origine du projet, The Monuments, Fine
Arts, and Archives program, fondé en 1943. Les Monuments Men ont été chargé initialement de protéger les
églises, les musées et les monuments nationaux au cours de la progression des
troupes alliées. À la fin de la guerre, ils ont traqué les biens pillés par les
nazis. La spoliation par le Troisième Reich est évaluée à cinq millions de
tableaux et de sculptures.
L'église d'Ellingen, Bavière, en 1945
La
restitution des œuvres d’art
Une commission des restitutions au Congrès Juif Mondial est instituée en
1947. La Jewish Claims Conference voit
le jour en 1951. En Allemagne, des procédures d’indemnisation sont mises en
place à partir de 1957. En France, en 1944, un organisme est crée afin
d’organiser les modalités pratiques de réparation et de restitution : la
Commission de récupération artistique (CRA).
Au total :
45 400 tableaux sont
notamment identifiés et restitués via la CRA.
13 000 œuvres dont
les propriétaires ne sont pas identifiés sont vendues aux enchères par le Service des domaines.
Les pièces de plus grande
valeur, soit 2 058 œuvres sont, non pas vendues, mais inscrites sur des
listes dites « MNR » (Musées Nationaux Récupération) et, dans
l'attente d'être réclamées, réparties dans les musées de France. Sur le plan
juridique, défini par le décret du 30 septembre 1949, ces œuvres
n'appartiennent pas à l’État qui n'en est que détenteur provisoire.
Les raisons pour
lesquelles elles sont restées orphelines sont complexes. Il faut tenir
compte des propriétaires et de leurs familles morts en déportation, de
l'ampleur du pillage, de la dispersion des biens spoliés (dans des fondations,
musées, bibliothèques ou collections), du manque d'archives pour cause de
destruction, des droits régissant les restitutions qui diffèrent selon les pays
et enfin et surtout, des efforts d'identification après-guerre qui ont été
jugés après coup insuffisants.
Le problème de la restitution des biens spoliés s’est
posé avec une nouvelle acuité à la suite de la chute du mur de Berlin.
Texte emprunté ici
La
commission Mattéoli
En
1997, le Premier Ministre de la République française a souhaité que soit mise en
place une mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France pendant
l'Occupation dont la présidence fut confiée à Jean Matteoli, ancien résistant
et alors Président du Conseil Economique et Social. Elle était chargée
d'étudier le mode de spoliation des biens juifs qui avaient été saisis tant par
l’occupant que par les autorités de Vichy entre 1940 et 1944, d'en évaluer
l'ampleur et de localiser ces biens.
Très
vite, dès décembre 1997, la Commission présentait un premier rapport d’étape,
suivi par un second en février 1999.
Au printemps 2000, la
Commission publiait le résultat de ses travaux, un rapport général et 9
ouvrages.
Texte emprunté ici
Pour en savoir plus, cliquez ici
Depuis la Déclaration
de Washington du 3 décembre 1998, il est stipulé que toute œuvre d’art qui s’avère pillée, spoliée ou volée entre 1933 et 1945 reste inaliénable
aux propriétaires et à leurs héritiers. Ce principe ne souffre d’aucune
prescription.
Une quête difficile
« Rien
n’interdit de penser qu’il y ait aujourd’hui, dans les collections publiques,
des œuvres qui, bien qu’entrées légalement dans les collections publiques et
même vendues ou léguées par des propriétaires de bonne foi, sont d’origine
spoliatrice. »
Rapport d’étape de l’Assemblée Nationale publié en 2013.
Billet et recherches : Jacques Lefebvre-Linetzky.
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