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lundi 7 septembre 2015

NOUVELLE ANNÉE



Après cette longue parenthèse estivale, c'est l'heure de la rentrée pour l'émission de l'AMEJDAM : AU NOM DES ENFANTS. 

Pour cette reprise, nous vous proposons de revenir sur quelques événements récents et de vous inviter à voir quelques expositions.

Image empruntée ici
©Bruno Bébert/Bestimage

27 août 2015 : Inauguration d’une stèle commémorative en souvenir des juifs arrêtés à Monaco dans la nuit du 27 au 28 août 1942 en présence de S.A.S. le prince Albert II de Monaco et des autorités monégasques, civiles et religieuses. Les représentants diplomatiques des pays dont étaient originaires les Juifs déportés ainsi que leurs descendants ou ayants-droits ont également été conviés. 45 Juifs ont été arrêtés à Monaco en 1942, 31 arrestations ont eu lieu en 1944. 16 Juifs résidant à Monaco ont été arrêtés hors de la Principauté et ont été ensuite déportés. Sur ces 92 Juifs arrêtés, il n’y eut que 9 survivants.
Lors de cette inauguration le prince Albert II de Monaco a demandé pardon pour l’intervention de la police monégasque pendant la rafle du 27 août 1942.
Etaient également présents, le grand Rabbin de France, Haïm Korsia et Serge et Béate Klarsfeld.
C’est grâce au travail inlassable de Serge Klarsfeld avec l’appui du prince Albert que  cette stèle a pu être inaugurée.


"Je suis sur ce dossier depuis 25 ans. J’avais obtenu du Prince Rainier une première plaque historique pour les juifs arrêtés à Monaco sous l’autorité ou la pression de Vichy. Cette plaque a été suivie depuis 2006 par la volonté du Prince Albert d’être transparent sur ce dossier et de faire une étude précise sur les personnes victimes de la déportation afin de dresser la liste de ces gens. Une commission d’indemnisation à laquelle je participe a été créée. Elle a depuis permis d’indemniser des dizaines de familles qui ont fait des requêtes suite à leur déportation. Il n’y a pas eu de spoliation à Monaco. Les juifs arrêtés n’avaient que leurs effets personnels, il n’y avait pas de loi pour les déposséder de leurs biens. En plus de ces dossiers, nous avons continué notre long travail pour dresser une liste nominative qui a fait l’objet du monument inauguré il y a quelques jours par le Prince. Par ailleurs, le Prince a aussi créé un groupe d’experts auquel je participe et qui est chargé de faire toute la lumière historique sur la façon dont se sont déroulées les persécutions à Monaco.  Ce rapport a été rendu public en février dernier. (…)
Nous avons établi le déroulement de la rafle du 27 août 1942 qui eut malheureusement lieu en l’absence du Prince et de son ministre d’Etat - les deux hommes auraient certainement refusé ! C’est le ministre d’Etat par intérim - un vichyste - qui, sans demander l’autorisation, a accédé aux demandes du gouvernement Pétain. La police monégasque a alors arrêté 65 juifs, des non-résidents. Elle a ciblé les juifs considérés comme apatrides et ceux des nationalités déportables.

Actualité Juive, 03/09/2015

6 septembre 2015 : Marche de la mémoire à Saint-Martin Vésubie, organisée par le comité Yad Vashem Nice Côte d’Azur. Cette année, elle a réuni au Col de Fenestre, marcheurs français et italiens en une commémoration de l'exode tragique de 1943. 
Lors de cette rencontre internationale sont intervenus :

Carlo Greppi, professeur et historien - Université de Turin
Judy Roth, psychologue et psychanalyste - Université de New-York
Arianna Mattio, Paolo et Allessandro Aigotti - musiciens
Daniel Wancier, Président de Yad Vashem, Nice Côte d'Azur




Photographies © Jean-Pierre David


... et la veille, à la médiathèque de Saint-Martin Vésubie, sont intervenus notamment : 

Herman VUIJSJE, sur Joseph van Cleef
Steven Nemetz, le gendre d'Edouard Reiter, venu du Canada pour partager l'histoire familiale. 
Eric GILI, expert en histoire locale                                         

AILLEURS ET ICI :

6 septembre 2015 : L’œuvre d’Anish Kapoor, « Dirty Corner » est recouverte d’inscriptions antisémites. Anish Kapoor décide de ne pas effacer ces tags haineux :

"J'en ai discuté avec Catherine Pégard, la présidente du domaine royal de Versailles, et avec Fleur Pellerin, le ministre de la Culture, une femme courageuse qui s'est déplacée sur l'heure et a mesuré aussitôt la gravité des faits. Désormais, ces mots infamants font partie de mon œuvre, la dépassent, la stigmatisent au nom de nos principes universels. Et je préfère écouter cette petite voix qui me dit d'oublier l'artiste et de penser au citoyen. «Dirty Corner» restera donc ainsi, de notre décision commune, et se montrera ainsi aux visiteurs et aux touristes de Versailles. Je défie désormais les musées du monde de la montrer telle quelle, porteuse de la haine qu'elle a attirée. C'est le défi de l'art."

Le Figaro, 07/09/2015

Quelques expositions à ne pas manquer :

Jusqu’au 29 novembre 2015

Gérard Garouste, "En chemin"

Image empruntée ici

Il vous reste encore du temps pour vous rendre à la Fondation Maeght et ainsi retrouver
Gérard Garouste au détour du chemin. L’exposition s’intitule « En Chemin » et se termine le 29 novembre. Vous y verrez 80 peintures, sculptures et dessins. Certaines œuvres, inédites, ont été réalisées spécialement pour cette exposition. Vous y verrez le travail d’un homme singulier et déroutant. On se perd à essayer de définir son œuvre ; c’est à la fois aérien, lumineux, jubilatoire, terrifiant, angoissant, théâtral, littéraire, baroque, artificiel et douloureux. Le peintre s’y met en scène, se dédouble et parsème ses toiles de signes et de références qu’il nous invite à décrypter. C’est souvent une tâche monumentale tant l’artiste est riche d’influences et de figures obsessionnelles. 
L’histoire familiale du peintre ne cesse de le torturer. Le père est un fardeau – il est le salaud, l’antisémite, celui qui a spolié les biens des Juifs durant l’Occupation. Rongé, meurtri par le poids de ce passé qui ne lui appartient pas, l’artiste se défait de son éducation catholique et apprend l’hébreu pour lire et étudier l’Ancien Testament et le Talmud dans le texte. Son épouse est juive et, formidable pied de nez à l’antisémitisme paternel, ses deux fils sont juifs.
Peintre de la démesure, de l’accumulation et de la dislocation, Gérard Garouste  a souvent plongé dans la folie – des accès délirants qui l’envoient en hôpital psychiatrique à de nombreuses reprises. Mais cette folie, selon ses propres termes, ne nourrit pas son œuvre :
« Cela m’agace toujours un peu qu’on lie la folie à l’art. Moi, ma mamaldie m’a empêché de créer autant que j’aurais voulu. Et ce que j’ai peint pendant mes périodes de délire, je l’ai souvent détruit après, car je n’en étais pas satisfait. Heureusement, avec les nouveaux traitements, la psychiatrie, j’ai pu avoir de longs intervalles stables pour travailler. Je suis sûr que si Van Gogh avait eu cette chance, son œuvre serait encore plus riche. »

In L’OBS, le dossier, le 09/02/2013.

Rendez vous à la Fondation Maeght et lisez le magnifique récit autobiographique de Gérard Garouste, L’Intranquille, autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou

« Quand je peins, c’est comme si mes mains décidaient, j’aime ce moment où il n’y a plus qu’elles, la tête se relâche. Je vis la peinture au premier degré, comme une matière, une chimie, une alchimie. Je ne la fabrique plus maintenant, mais elle reste à mes yeux des pigments et de l’huile sur une palette, elle ne prend son sens que sur la toile, lorsqu’elle donne vie au sujet, à l’histoire que j’ai choisi de raconter. »
L’Intranquille, autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou…, Gérard Garouste avec Judith Perrignon, Le Livre de Poche, 2009, p . 122.

Et si vous désirez aller plus loin dans l’analyse de son œuvre, plongez dans le texte de Michel Onfray, L’Apiculteur et les Indiens, la peinture de Gérard Garouste, Editions Galilée, 2009.

Jusqu’au 12 septembre 2015

Sacha Sosno,  "Regards"


Image empruntée ici

C’est à Beuil que vous pourrez découvrir cette exposition, mais il faudra faire vite car elle se termine le 12 septembre 2015.
Têtes carrées, visages « oblitérés » et révélés, corps mis en scène, rencontres insolites entre la peinture victorienne et l’Antiquité, télescopages de matière(s) et de lumière(s), jeux de miroirs entre le vide et le plein; les formes exposées convoquent le silence de l’imaginaire.
Sous l’impulsion du maire, Stéphane Simonini, la poste a été convertie en galerie d’art. Cette magnifique exposition a été réalisée par Susie et Michel Remy avec le soutien de Masha Sosno.


photographie © JL + L

Avant de vous y rendre munissez vous d’une clé qui vous permettra d’entrer de plain-pied dans l’univers de Sasha Sosno :
« L’oblitération est la clé esthétique et conceptuelle du travail de Sacha Sosno. Il inaugure ce qui deviendra sa stratégie esthétique principale un jour de 1971 où il rature machinalement une photo de guerre d’un large trait de feutre, s’apercevant immédiatement du potentiel esthétique et émotionnel, moral même, de son geste. (…)
Les sculptures de Sosno s’imposent à notre œil comme doubles.  A la fois pleines et vides, le marbre luttant avec le métal, l’organique avec l’inorganique, le dur avec le doux, elles plongent l’œil, pris dans l’impossibilité d’unifier ces deux parties, dans un espace intermédiaire, qu’il s’agisse (…) d’une oblitération par le plein ou par le vide, l’œil cet intermédiaire entre le monde extérieur des apparences et le monde intérieur de l’imagination. »

Michel Remy


© JL + L


Jusqu’au 30 septembre 2015


© JL + L

Charlotte Salomon à Villefranche-sur-Mer, Chapelle Saint Elme, au cœur de la Citadelle, jusqu’au 30 septembre 2015

Il en aura fallu du temps pour que les peintures de Charlotte Salomon  reviennent là où elles furent initialement créées. C’est une petite exposition qui regroupe une sélection de gouaches. Ce sont, en fait des fac-similés de très bonne qualité. On peut également y voir un film sur la vie de Charlotte ainsi qu’un ensemble de témoignages émouvants dont celui de son père. Le visiteur voyage dans l’univers de Charlotte Salomon  au gré  de ses gouaches aux couleurs vives où s’inscrivent souvent des messages, des bribes qui d’autres fois envahissent totalement la feuille de papier tandis qu’il peut entendre les musiques choisies par l’artiste en prolongement de l’œuvre picturale. Elle avait en effet conçu son œuvre comme une comédie musicale, une sorte de « jeu chanté ». L’exposition ne rend pas compte de la folle entreprise de l’artiste qui « composa » quelques 1300 gouaches, mais elle en restitue l’intensité fébrile, la quête douloureuse de l’absolue vérité. Enfin, et il convient d’insister là-dessus en ces temps si troublés, cette exposition signifie à la fois la présence de l’œuvre et l’insupportable disparition de l’artiste dans d’atroces conditions. À ce titre, cette exposition est bien sûr un hommage, mais c’est aussi un acte pédagogique nécessaire et impérieux.
Cette exposition sera reprise à Nice dans un avenir proche.


© JL + L

Une visite a été organisée le mardi 8 septembre à 14h30 : « D’Amsterdam à la France, itinéraire de Charlotte Salomon, au destin tragique ».
Ce même jour, à 20 heures, au centre Jean Kling, à Nice, présentation commentée d’un film sur l’œuvre picturale de Charlotte Salomon.

Il est trop tard…


© JL +L

... pour vous rendre au Forum Grimaldi… La magnifique exposition, « De Chagall à Malevitch, la révolution des avant-gardes » s’est achevée le 6 septembre dernier.
Plus de 200 œuvres (peintures, dessins, documents) provenant de grands musées russes et européens ont été rassemblés et parfaitement mis en valeur. Ce fut l’occasion de redécouvrir sous un jour nouveau Chagall et Malévitch, confrontés aux mouvements avant-gardistes de la Russie de 1905 à la fin des années 1920.

Quelques dates à retenir :

19 septembre 2015 : "La Promenade des Anglais vue par le cinéma". Conférence de Jacques Lefebvre-Linetzky, Hôtel Negresco - voir ici pour plus de détails sur les activités de l'association, vupasvu.

20 septembre 2015 : « Nice, Soleil, Fleurs. Chagall et la Baie des Anges », Musée Chagall, Nice. Journée du patrimoine.

20 septembre 2015 : Synagogue Deloye. Journée portes ouvertes de 14h à 18h. Journée du Patrimoine. Un office en mémoire des déportés aura lieu à 11h. 

20 septembre 2015 : Concert liturgique « Chants mêlés d’Israël », Synagogue Deloye, 20h.

11 octobre 2015 : « Les ponts de la pensée juive à la culture universelle, en chemin », hommage à Gérard Garouste, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence, 14h30

Texte: Jacques Lefebvre-Linetzky








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