Dans l’actualité niçoise immédiate une cérémonie, très importante pour les militants de la mémoire que nous sommes, s'est tenue hier matin à Nice, en présence de M. le maire, Christian Estrosi, et de Son Excellence Madame Aliza Bin-Noun Binnewies, Ambassadeur d'Israël en France et à Monaco.
Il s'agit de la pose de la première pierre de ce qui sera le Mur des Noms, érigé en la mémoire des 3485 Juifs qui ont été déportés depuis la gare de Nice vers Drancy.
Étaient présents à leurs côtés :
Mme Martine Ouaknine, Adjointe au Maire, Conseillère métropolitaine, Conseillère départementale
M. Maurice Niddam, Président du Consistoire Israélite de Nice
M. Daniel Wancier, Président de Yad Vashem Nice Côte d’Azur
M. Eric Ciotti, et M. Rudy Salles, ainsi que Michèle Merowka, Présidente de l’AMEJDAM, et de nombreux membres de notre association y ont également assisté.
Après un moment de recueillement devant le Mur des Justes, tous se sont réunis devant l’entrée du cimetière juif du Château, afin d’assister au dévoilement de la plaque du futur mur des Déportés, précédé par l'exécution de Nissa la Bella par la fanfare municipale.
Deux discours ont été prononcés pour expliquer l’utilité, voire la nécessité de cette entreprise. Sur ce long mur qui bordera celui du cimetière juif seront inscrits les 3485 noms de ceux et celles qui ont été embarqués de force dans des trains en partance pour Drancy, avant d’être déportés vers la Pologne ou l'Allemagne. Y figureront leur nom, leur prénom et leur âge. Ce sont les listes établies par Serge Klarsfeld qui serviront à cette tâche immense. Nous sommes émus à la pensée que nos propres travaux et recherches récentes seront probablement pris en compte. Ainsi que cela a été souligné dans les deux discours, ce mémorial servira à la fois de mise en garde, d’outil pédagogique, mais aussi, et c’est très important, de sépulture pour tous ceux et celles qui ne sont pas revenus, et qui n’en ont jamais eue.
Extrait de Nice-Matin, en date du 9 octobre 2018
"Ce mur des Déportés sera la pierre supplémentaire de cet édifice de la mémoire que nous nous devons de bâtir pour rompre à jamais le silence, s'est ému le maire. Combien d'écrivains, de poètes, de musiciens, de femmes et d'hommes de science assassinés? Et combien d'enfants martyrisés? Nous ne le saurons jamais."
"Un nazisme qui ose à nouveau s'afficher"
Christian Estrosi a martelé l'importance du devoir de mémoire et de la transmission aux jeunes et futures générations pour combattre "le révisionnisme, le négationnisme et la résurgence d'un nazisme qui ose à nouveau s'afficher". De son côté, Mme Aliza Bin-Noun a salué l'engagement de la Ville et du Département en termes d'éducation et de lutte contre l'antisémitisme. La diplomate conçoit le mur des Déportés comme un moyen "de restituer aux victimes une identité, mais aussi une dignité. Il sera un lieu contre l'oubli, de transmission et une sépulture pour tous les disparus."
La médaille du département
Lors de son allocution, Madame l'Ambassadrice a tenu à rendre hommage à Simone Veil, arrêtée à Nice et déportée à Auschwitz, au printemps 1944 : "Elle restera à jamais dans nos mémoires. Tout au long de sa vie, elle n'aura cessé de mener des combats."
Charles Gottlieb, Marceline Loridan-Ivens et Serge Klarsfeld ont également été remerciés pour leurs travaux "contre l'oubli".
Plus tôt dans la matinée, Aliza Bin-Noun s'est vu remettre la médaille du Département des mains du député Éric Ciotti, présent à la colline du Château, au nom du président des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy. La journée s'est poursuivie par un dépôt de gerbes au mémorial des victimes du 14 juillet de la villa Masséna et par deux conférences sur l'action humanitaire et diplomatique israélienne, au Centre universitaire méditerranéen.
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D'autres photos de cette cérémonie
De gauche à droite :
MM. Philippe Pradal, Rudy Salles et Christian Estrosi
De gauche à droite :
MM. Samak, Pradal, Salles, Mme l'Ambassadrice
et Mme Martine Ouaknine
À droite de Mme l'Ambassadrice,
MM. Maurice Niddam et Jérôme Culioli (président du CRIF)
MM. Maurice Niddam et Jérôme Culioli (président du CRIF)
La cérémonie s'est terminée sur
l'hymne israélien et la Marseillaise
Petit bémol cependant, pour conclure ce billet : nous, qui travaillons sans relâche pour que les noms des enfants déportés soient inscrits sur les murs des écoles de la ville de Nice (et du département) grâce à nos recherches, nous sommes un peu attristés de constater que notre association se trouve si rarement mentionnée dans les discours des personnalités politiques qui, pourtant, s'impliquent si fort dans cette entreprise. Nous ignorons les raisons de cette omission ... est-ce le nom de notre association qui est difficile à mémoriser ? Ou bien le fait que nous ne nous mettions pas suffisamment en avant ? Nous travaillons dans l'ombre pour honorer la mémoire de ces enfants, c'est vrai, mais dans le grand show politique, un bref coup de projecteur de temps à autre sur notre association nous encouragerait, et cette reconnaissance nous ferait plaisir, tout simplement.
Alors, merci à vous tous et toutes qui nous lisez et nous soutenez.
Alors, merci à vous tous et toutes qui nous lisez et nous soutenez.
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Texte et mise en page : Cathie Fidler
Crédits photographiques : ©Jacques Lefebvre-Linetzky
Crédits photographiques : ©Jacques Lefebvre-Linetzky
Il est effectivement très regrettable qu'une association
RépondreSupprimercomme l'Amejdam soit si peu citée alors qu'elle accomplit un travail remarquable et ceci depuis bien des années
Nous sommes tous et toutes très sensibles à ce retour qui nous encourage à poursuivre notre lent travail de mémoire. Merci, merci.
SupprimerMerci à Cathie pour ce bel article et à Jacques pour les photos magnifiques qui l'accompagnent.
RépondreSupprimerCe qui nous tient à coeur, c'est que les noms des enfants déportés soient inscrits dans la mémoire des élèves qui sont assis sur les bancs de ces mêmes écoles... Nos noms seront oubliés mais les leurs resteront, et c'est le but de l'AMEJDAM!
Michèle
Petite précision : il va de soi que ce ne sont pas nos noms que nous souhaitons voir mis en avant, pas du tout. En revanche, celui de notre association POUR LA MÉMOIRE DES ENFANTS JUIFS DÉPORTÉS DES ALPES-MARITIMES peut être retenu, voire mentionné, lorsque des cérémonies de ce genre sont organisées.
RépondreSupprimerMerci.
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