Le « réseau Marcel » accueilli à Paris
La Mairie du 3ème
arrondissement de Paris a accueilli les « Enfants et amis Abadi » le
temps d’un colloque.
Andrée
Poch-Karsenti, présidente de l’Association des Enfants et Amis Abadi a
introduit le colloque dont Katy Hazan était la caution historique et la
modératrice. Historienne de l’O.S.E, Katy est aussi une référence dans tout ce
qui concerne la Résistance juive.
Le fil conducteur
de ce colloque était le réseau Marcel, créé à Nice par Moussa Abadi et Odette
Rosenstock, grâce au clergé catholique, aux pasteurs, aux maisons d’accueil
pour enfants et à quelques particuliers au grand cœur.
Odette et Moussa, Nice, 1946
Quatre grands thèmes ont été
abordés :
1. LES CAMPS DE CONCENTRATION
Le livre d’Odette, Terre de détresse, Birkenau–Bergen-Belsen
a servi de support pour le récit de sa vie et de l’histoire des camps de
concentration ; présentation de Catherine Jourdan,
Aude de Saint Loup et lecture
d’extraits par Natacha-Rose Karsenti. Le témoignage
d'Odette enregistré par Annette Wieviorka illustrait cette partie.
2. LA RÉSISTANCE JUIVE
Katy Hazan a rappelé les
différents mouvements de Résistance
Juive : l'O.S.E, E.I, Mouvement de la Jeunesse Sioniste, Les
Réseaux de sauvetage et, plus spécifiquement, le Réseau Marcel.
Victor Kuperminc a
expliqué le financement d'un Réseau en présence de Thierry Brenner, fils de
Maurice Brenner, délégué du Joint qui a, entre autres, financé le Réseau
Marcel.
3. LES JUSTES DU RÉSEAU MARCEL
LE CLERGÉ
À la demande de Moussa Abadi et
Odette Rosenstock, Monseigneur Rémond ouvre toutes les écoles et institutions
catholiques des Alpes-Maritimes et entraine les prêtres et religieuses à tendre
la main aux Juifs persécutés.
Monseigneur Rémond et Moussa
Abadi
(collection Andrée Poch Karsenti)
Monseigneur Paul Rémond.
Les Pères Vincent Siméoni et Michel
Blain, Salésiens du Collège don Bosco, ont sauvé 80 jeunes garçons.
Sœur Chopin, salésienne a sauvé une vingtaine de jeunes filles en les
cachant dans l’internat d'une institution pour jeunes filles qu’elle dirigeait.
Pierre Roubaudi, Abbé, directeur du collège Sasserno. Durant les années 43-44, 32 jeunes garçons
juifs ont été accueilli au collège et protégés.
Les sœurs
Clarisses : Sœur Henriette Gret, (sœur Anne-Marie), supérieure du couvent, Sœur Emmanuelle et Sœur Rose, deux Religieuses de ce couvent ont reçu des enfants juifs pendant toute la
guerre, pour des périodes plus ou moins longues. La Gestapo fouilla l'endroit
plus d'une fois; les religieuses réussirent à protéger les petits fugitifs en
les cachant dans une école pour sourds-muets.
LES PASTEURS
Pierre Gagnier, Pasteur
de l’église réformée de Nice et son épouse et Hélène.
(Photo collection personnelle d'Emmanuel
Gagnier)
Edmond EVRARD, (1890-1981) Pasteur de la communauté
baptiste de Nice, Conseiller de la colonie de vacances de l'Armée du Salut au
Chambon. Ancien Officier du Génie, Résistant, son épouse Ida, Résistante, ses
fils Daniel, 18 ans et Louis, 16 ans.
LES
INSTITUTIONS : LE RAYON DE SOLEIL À CANNES
Alban et Germaine
Fort vivaient à Cannes.
En 1935, ce couple catholique fonda le
"Rayon de Soleil" ; une cinquantaine d’enfants y recevaient des
soins dévoués dans une atmosphère chaleureuse.
Pendant
la guerre et au mépris du danger, le couple Fort, contacté par Moussa et
Odette, accepta d'abriter 33 enfants juifs orphelins au Rayon de Soleil. Munis
de faux papiers, ils y vécurent pendant de longues périodes, fréquentant
l'école avec les autres enfants.
LES PARTICULIERS
Yvonne
ROQUES veuve d’un Résistant torturé et assassiné en tentant de rejoindre
l’Angleterre, est contactée par Mgr. Rémond, qui la charge de trouver des
familles d'accueil pour des enfants juifs. Elle travaille avec une audace hors
du commun et sauve une centaine d'enfants âgés de 18 mois à quatorze ans dans
la région de Nice.
Yvonne Roques
Jean
et Jeanne ROUS résident à Nice et se lient d’amitié avec Jules et Rosa Poch, des Juifs réfugiés
de Paris, avec leurs enfants Max et Maurice. Leur fille, Andrée, naît à Nice en
1940. En septembre 1943 les garçons, pris en charge par l’O.S.E, partent en Suisse. Les parents sont arrêtés en
novembre 1943 et déportés. Jeanne et Jean recueillent Andrée et partent à
Annot, (Alpes de Haute-Provence). Quand la Gestapo arrive à Annot, ils confient
l’enfant au réseau Marcel.
Henri et Berthe COLLATO sauvent Armand Herscovici,
et sa sœur en les accueillant chez eux. Armand complète le diaporama par son témoignage
d’enfant sauvé grâce au Réseau Marcel.
4. LA TRANSMISSION - LA MÉMOIRE
Norbert
Wolgust, fils de Jeannette, enfant cachée et Emmanuel, petit-fils du pasteur
Gagnier, ont exposé l’intérêt de se servir des vecteurs modernes de connaissance
(Internet, Facebook, blog) pour assurer la transmission de la mémoire.
EXPOSITION : LES ENFANTS DÉPORTÉS DU 8ème ARRONDISSEMENT
DE PARIS
Organisée avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, cette exposition est destinée à un public scolaire. Des panneaux expliquent la montée de l'antisémitisme, l'exclusion des Juifs de la vie sociale, l'arrestation et la déportation. Les difficultés du retour des déportés et des "enfants cachés" sont évoquées. Trois panneaux sont consacrés aux enfants déportés du 8ème arrondissement.
Notre
dernier blog était consacré à Mila Racine et son histoire a également été évoquée lors de cette inauguration.
Cette exposition est organisée
avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
De gauche à droite :
Photo ©Michèle Merowka
Rachel Panczer, Jeanne d'Hauteserre au pupitre,
Serge Klarsfeld et Béatrice Rosenberg
Discours de Jeanne d'Hauteserre, maire du 8ème arrondissement, accompagnée de ses adjointes, de Rachel Panczer, présidente AMEDJ du 8ème, Béatrice Rosenberg, Présidente de L'enfant et la Shoah-Yad-Layeled, et Serge Klarsfeld, président des FFDJF.
Serge et Beate continuent à chercher des photos pour redonner un visage à ces enfants disparus dans « la nuit et le brouillard. »
Serge et Beate continuent à chercher des photos pour redonner un visage à ces enfants disparus dans « la nuit et le brouillard. »
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UNE RÉSISTANTE DE l’O.S.E À L'HONNEUR :
UNE RÉSISTANTE DE l’O.S.E À L'HONNEUR :
Dora
Werzberg-Amelan
Née le 12 septembre 1920 à Strasbourg, dans une
famille juive, Dora s’engage dès 1942 dans le sauvetage des enfants : elle
rejoint l’O.S.E (Œuvre de Secours aux Enfants) et travaille dans les camps de
Rivesaltes, puis de Gurs jusqu’à sa fermeture novembre 1943. Après la guerre,
elle s’occupe d’enfants rescapés des
camps d’extermination. Elle rencontre Aaron, se marie et émigre en Israël en
1949. Ses deux fils Roni et Bjorn étaient à ses côtés.
De gauche à droite :
Mmes Hazan et Sitruck, Le grand Rabbin Korsia, Dora, M.Guthmann
Photo ©Alain Azria
Jeudi 12 mai 2016, Jean-François Guthmann, président de
l’OSE, lui remet les insignes de Chevalier dans l’ordre national de
la Légion d’Honneur pour son rôle dans le sauvetage des enfants
juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dernières nouvelles
À Vence, le dimanche 22 mai 2016
de gauche à droite :
Anita Mazor, Consul d'Israël à Marseille ;
Catherine Bensoussan-Ambacher, pédiatre à Vence & porteuse de ce projet ;
Loïc Dombreval, Maire de Vence, Vice-Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Conseiller Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur
de gauche à droite :
Anita Mazor, Consul d'Israël à Marseille ;
Catherine Bensoussan-Ambacher, pédiatre à Vence & porteuse de ce projet ;
Loïc Dombreval, Maire de Vence, Vice-Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Conseiller Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur
Zion Gez, maire de Ein Hod
Margol Guttman, chargée des relations internationales du village Ein Hod
Cérémonie très émouvante à 16h, à la Mairie de Vence :
Signature d'un double Pacte d'Amitié et d'Échanges Artistiques et Cultures, le matin entre Vence et Sidi Bou Saïd (Tunisie) et l'après-midi entre Vence et Ein Hod (Israël), suivies d'un concert à la Cathédrale.
Texte et illustration : Michèle Merowka
Mise en page : Cathie Fidler
Encore un blog remarquable
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